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L'aquariophilie marine pratique...

Amateurs d’aquariophilie marine et récifale (au sens large du terme) cette page est la vôtre.

Nous allons aborder les sujets les plus divers concernant votre passion qu’est l’aquariophilie marine. Ne connaissant pas le niveau de connaissances des amateurs, c’est à dire débutant ou chevronné avec tous les stades intermédiaires, il est certain que nombre d’entre vous ne trouveront pas lors de chaque visite le sujet qui leur tient à coeur. C’est pourquoi nous vous suggérons de nous indiquer quels sont les sujets à traiter en priorité. D’autre part en ce qui concerne les questions nécessitant une réponse urgente il faudra les poster sur le forum afin de pouvoir y répondre rapidement. Pour commencer nous aimerions rappeler que l’aquariophilie qu’elle soit marine ou d’eau douce est avant toute chose, une école de patience, mais aussi une école de la nature. Sans patience, pas d’aquariophilie! Rappelons-nous également que nous sommes responsables d’être vivants.

Pour réussir en aquariophilie marine, il faut d’abord des bases solides. Celles-ci peuvent s’acquérir soit en s’adressant à des anciens soit en lisant de la littérature spécialisée comme les ouvrages de référence comme ceux que nous allons citer:

* L’aquariophilie récifale par Julian Sprung et J. Charles Delbeek Volumes 1 et 2 édités par Ricordea Publishing, Coconut Grove, FL.

* Coraux: un guide de références rapide par Julian Sprung édité par Ricordea Publishing, Coconut Grove, FL.

* L’aquariophilie récifale pour débutants par Daniel Knop paru chez Dähne Verlag.

* Aquarium Marin Hors Série N°3 paru chez Aqua Plaisir.

Ces livres sont disponibles chez Bleu et Vert Diffusion : www.bleu-et-vert.com

Muni de ces connaissances, il s’agit d’acquérir le matériel nécessaire. Il est possible de posséder un aquarium marin récifal qui fonctionne avec succès sans procéder à des dépenses faramineuses comme certains auteurs peuvent le préconiser. La réussite ne dépend pas de la somme d’argent globale investie mais du choix judicieux des accessoires destinés à équiper l’aquarium. Si la somme globale à investir dans le matériel et les animaux n’est pas disponible immédiatement, il vaut mieux attendre et économiser plutôt que de se lancer à corps perdu dans une entreprise que l’on ne pourra pas financer correctement. Afin de résoudre ce premier problème nous conseillons au futur aquariophile de planifier son installation puis de faire vérifier cette planification par une ou mieux plusieurs personnes compétentes. Il faut savoir que s’il y a plusieurs intervenants il y aura plusieurs avis divergents et donc dilemme quant au choix idéal. De toute façon, il n’existe pas de recette miracle! Il est sûr que plusieurs écoles s’affrontent mais divers systèmes existent fonctionnant avec satisfaction. Le summum consiste à associer le meilleur de chaque école à la condition qu’il y ait compatibilité entre elles. Le choix dépendra aussi du niveau de connaissances scientifiques et biologiques de l’aquariophile car elles lui permettront de réagir correctement et rapidement en cas de problème.

Deux types d’aquariophiles peuvent se lancer dans l’aquariophilie marine. D’une part celui qui est novice, n’ayant jamais pratiqué l’aquariophilie. D’autre part l’aquariophile d’eau douce conquis par les beautés de l’aquariophilie marine, pris par un besoin de changement. Dans le premier cas l’aquariophile devra planifier son installation aussi bien en terme d’équipement que de population. Dans le second cas, il lui faudra adapter son aquarium d’eau douce de façon à pouvoir accueillir le milieu marin. Des éléments essentiels comme l’éclairage et le brassage devront être repensés. Il faudra également prévoir un écumeur. Le chauffage, qui devra être protégé de tout contact avec les animaux, pourra être conservé. En ce qui concerne la filtration, il faut installer une filtration mécanique rapide. Un bac récifal digne de ce nom n’a pas besoin d’une filtration biologique annexe puisque celle-ci sera assurée par la population présente dans les pierres vivantes. Nous y reviendrons dans un autre article.

L’équipement, qui devra être adapté voir changé, est celui constitué par l’éclairage. En effet la plupart des organismes marins sont exigeants en terme de luminosité. Celle-ci ne pourra être assurée que par un nombre important de tubes fluorescents du type lumière du jour associés avec un ou plusieurs tubes bleus afin d’obtenir un spectre lumineux adéquat. Sinon, il faut installer un éclairage aux halogénures métalliques dit HQI. Il faut absolument éviter les lampes à vapeur de mercure du type HQL.

L’élément principal est constitué par l’aquarium. Celui-ci sera en verre collé à l’aide de colle silicone. Deux solutions s’offrent à vous. Soit vous achetez un aquarium dans le commerce soit vous procédez à sa construction. Quelle que soit la solution retenue, le volume utile minimal est de 250 litres, 300 étant préférables. A titre indicatif la longueur sera de 130 cm pour une profondeur minimale de 50 cm et une hauteur maximale de 60 cm. La forme n’aura que peu d’importance, la plus simple étant celle du rectangle. En ce qui concerne la taille d’un aquarium il faut toujours tenir compte d’un paramètre qui est celui de la longueur de votre bras. En effet c’est celui-ci qui vous servira lors des manipulations que vous effectuerez ultérieurement dans le bac. Si votre bras est trop court par rapport à la hauteur ou à la profondeur de votre aquarium je vous laisse deviner vos angoisses le jour des interventions. Enfin si vous construisez votre bac vous-même sachez que vous ne bénéficierez d’aucune garantie concernant de futures fuites en cas de mauvais collage. Dernier détail à ne pas négliger l’épaisseur du verre employé qui sera en relation directe avec le volume donc la taille de l’aquarium.

Nous considérons que vous avez acquis votre aquarium et que son emplacement définitif dans l’appartement est défini. N’oubliez pas qu’en aucun cas il ne doit être exposé au rayonnement direct du soleil. Nous allons aborder les différents éléments techniques nécessaires au fonctionnement d’un bac récifal. Il nous faut à cet endroit signaler que les détails que nous allons donner constituent des généralités qui doivent permettre au plus grand nombre d’entre vous de réussir tout en restant dans une fourchette financière abordable.

L’éclairage

C’est l’un des piliers de l’aquariophilie marine moderne. Pour différentes raisons, il constitue le facteur vital des processus biologiques. Cependant il a aussi des effets psychologiques et esthétiques. Surtout ce sont les effets biochimiques de la lumière qui ont une importance primordiale. Sans lumière il n’y a pas de vie! Grâce à l’ingéniosité de l’être humain de nombreuses sources de lumières artificielles sont à notre disposition de nos jours. La lumière se compose de différentes longueurs d’ondes. Chaque longueur d’onde correspond à une couleur particulière. L’ensemble de ces ondes forme le spectre de couleur. Le spectre le plus complet est celui de l’arc-en-ciel. Mais l’oeil humain ne peut en percevoir qu’une infime partie. L’unité de mesure de la longueur d’onde est le nanomètre (nm).

L’eau agit comme un filtre sur la lumière. Ceci explique pourquoi les différents rayonnements composant la lumière ne pénètrent pas tous à la même profondeur. Ainsi le rouge est très rapidement absorbé. Puis c’est au tour du jaune qui devient inexistant dès cinq mètres. La lumière verte est la suivante à être absorbée par l’eau, puis plus bas ce sera le tour de la lumière à onde courte comme le bleu. Les ondes très courtes de la lumière violette sont celles qui pénètrent le plus profondément dans l’eau.

Par quel phénomène l’eau absorbe t’elle la lumière? Dans notre cas la teneur en sel de l’eau n’a pas d’incidence sur la diminution de la lumière. En effet les pertes constatées entre une eau de mer filtrée et une eau distillée sont insignifiantes. Ce sont les substances dissoutes qui sont les vrais absorbeurs de lumières. Il faut y rajouter les impuretés en suspension dans l’eau. Ceci est très important pour les aquariophiles marins. En effet comme les différents spectres lumineux ne pénètrent pas de la même manière dans l’eau, la lumière est spécifique à chaque profondeur. D’où un premier problème pour nous, car si nous possédons un certain nombre de connaissances concernant les animaux que nous comptons héberger dans nos aquariums, lors de leur achat nous ignorons absolument tout en ce qui concerne leur emplacement sur leur lieu de récolte. Ceci signifie que nous ne connaissons pas la profondeur à laquelle ils ont été récoltés et par conséquent la quantité de lumière effectivement reçue. D’autre part nous mélangeons allègrement des espèces aux exigences lumineuses différentes sans compter qu’elles ont également des pouvoirs urticants divers. Cependant en règle générale les sources de lumière mises à notre disposition par les grands fabricants sont adaptées à nos besoins.

Que signifie le terme température de couleur? La température de couleur détermine la couleur d’un rayonnement lumineux et s’exprime en Kelvin (K). Ce chiffre donne une somme mais en aucun cas les part spectrales individuelles (longueurs d’onde). Une valeur basse de Kelvin correspond à une lumière à longueur d’onde élevée, donc à dominante rouge, à l’inverse une valeur élevée de Kelvin correspond à une lumière à onde courte donc à dominante bleue. Ainsi la lumière émise par le soleil passe de la valeur d’un soleil couchant de 2500 à 3900 K, à 5000 K par jour de fort ensoleillement, à 7000 K par ciel nuageux et entre 20000 et 30000 K par ciel bleu dégagé.

Une nouvelle valeur a fait son apparition en 1977. En effet Krause distingue la lumière visuelle et la lumière de croissance. La lumière visuelle se compose essentiellement du rayonnement vert/jaune d’ondes moyennes. Pour l’oeil humain elle apparaît comme claire. Ce rayonnement ne convient pas pour les plantes car la photosynthèse nécessite surtout un rayonnement rouge et bleu. C’est pourquoi dans le milieu scientifique on mesure les parties du rayonnement telles qu’elles sont perçues par les organismes qui ont une activité de photosynthèse. Cette mesure est exprimée en valeur PAR (PAR = Photosynthetic Active Radiation ou rayonnement photosynthétique actif). Seulement comme pour les Kelvin les PAR ne nous éclairent pas plus sur la composition spectrale des lampes. Il faut savoir qu’à l’intérieur du rayonnement PAR les plantes aquatiques valorisent plus le rayonnement rouge tandis que les algues absorbent le rayonnement bleu. La partie de PAR qui peut effectivement être utilisée par chaque plante ou algue pour la photosynthèse est désignée comme PUR (photosynthetical usable radiation = rayonnement photosynthétiquement utilisable).

D’autres unités de mesure viennent encore compliquer la situation. Nous en citerons quelques unes. Lumen: le flux lumineux est constitué par la capacité de rayonnement d’une lampe. Il est mesuré en lumen (lm). La puissance lumineuse: elle mesure la clarté qui est créée sur une surface. L’unité de mesure est le Lux (lx). Elle dépend de deux facteurs: de la densité lumineuse et de la taille de la surface éclairée. La densité lumineuse se mesure en Candela par centimètre carré (cd/cm²). Cette mesure est peu usitée de nos jours. Ra ou CRI (= Color Rendition Index): Il s’agit de l’indice de rendu de couleur. La meilleure valeur atteint 100. En aquariophile marine, il faut essentiellement utiliser des ampoules d’un rendement supérieur à 80. Cette mesure est basée sur la perception par l’oeil humain. Celle-ci n’est pas la même chez les animaux et les plantes. Nous vous laissons réfléchir sur ces notions avant de vous parler des différents types d’éclairages qui peuvent convenir pour un aquarium marin.

Les différents types d’éclairage pouvant convenir à un bac marin

En ce qui concerne les bacs exclusivement piscicoles la lumière peut être choisie en fonction du goût de l’aquariophile, car il s’agit exclusivement d’un éclairage de contemplation. A cet effet on recommande des lampes du type lumière du jour ou des tubes horticoles. Cependant ces derniers présentent l’inconvénient de donner au bout d’un certain temps d’acclimatation visuelle un effet de fadeur. Il convient d’ajouter aux éclairages de type horticole une lumière du type lumière du jour. Le mélange des deux permet une meilleure restitution des couleurs. En remplaçant la lumière horticole par de la lumière bleue on crée l’effet d’une plus grande profondeur. Cette forme d’éclairage convient pour des bacs biotopes dans lesquels on désire maintenir des poissons vivant dans le récif à plus grande profondeur. Les lampes aux halogénures métalliques bien que recommandables pour des bacs purement piscicoles ont peu de sens à cause de leur coût élevé.

Dans un bac récifal il faut non seulement la lumière de contemplation, mais aussi la lumière de croissance nécessaire aux algues symbiotiques des coraux. Pour la photosynthèse celles-ci utilisent essentiellement la portion spectrale bleue, parfois même le rayonnement ultraviolet. C’est la raison pour laquelle le rayonnement bleu fait partie du climat lumineux naturel pour les algues. Dans l’aquarium ceci n’est pas seulement valable pour les macroalgues telles les Caulerpa spp. Mais surtout aussi pour tous les organismes photosynthétiquement actifs du récif corallien qui possèdent des algues symbiotiques. C’est pourquoi l’éclairage de l’aquarium récifal n’est pas dominé par les tons chauds comme dans l’aquarium d’eau douce, mais par des couleurs bleues ayant un effet plus froid.

Les tubes fluorescents du type lumière du jour avec une portion de bleue importante conviennent parfaitement pour un aquarium récifal. Comme exemple on peut citer Osram Lumilux 11, Osram Lumilux 12 ou Osram Biolux 72. En jouant sur la proportion entre les tubes ‘’lumière du jour’’ et ceux bleus il est possible de simuler la couleur de la lumière de profondeurs marines précises. Ce rapport peut aller de 5 tubes ''lumière du jour'' pour un tube bleu (1:5) à 4 ''lumière du jour'' pour 2 bleus (1:2) voire 3 ''lumière du jour'' et 3 bleus (1:1).

Seuls quelques invertébrés provenant des zones plus profondes du récif sont habitués au bleu des profondeurs par l’intermédiaire de pigments de photosynthèse, si bien qu’ils ont besoin de cette lumière. Il est possible de faire fonctionner un bac récifal avec succès en utilisant des tubes fluorescents du type lumière du jour ou des lampes à halogénures métalliques (5200-6500 K). Un éclairage bleu n’est pas nécessaire si le bac est peuplé avec des invertébrés provenant des zones fortement éclairées, c’est à dire de la zone récifale supérieure. L’addition d’une lumière bleue permettra de créer un effet de profondeur, de contrôler la croissance de certaines algues non désirées, d’accentuer la teinte bleue des poissons et de renforcer la pigmentation fluorescente des coraux.

Actuellement ce sont les lampes aux halogénures métalliques du type HQI qui dominent dans le choix de l’éclairage de nos bacs récifaux. Comme signalé dans la page précédente le type éclairage dépend des espèces d’invertébrés maintenus dans l’aquarium. Pour bien faire il faudrait d’abord définir la population future de son bac afin d’y installer l’éclairage optimal lui convenant. Or quel est l’aquariophile qui réagit ainsi?

En maintenant des invertébrés ayant un besoin de lumière faible comme les anémones disques de la famille des Discosomatidae, un tube fluorescent suffit par tranche de 15 cm de largeur du bac à condition que celui-ci ne dépasse pas 40 cm de hauteur. Un bac de 40 cm de hauteur et 40 cm de largeur nécessitera au minimum trois tubes fluorescents ayant la longueur du bac. Le nombre de tubes avec leurs réflecteurs est limité par la place disponible. L’emploi de réflecteurs pour les tubes fluorescents permet de récupérer et de restituer une partie de la luminosité émise par ceux-ci.

Si par contre vous souhaitez maintenir des coraux ayant un besoin en lumière élevé comme les coraux durs de la famille des Acroporidés il faut prévoir au minimum une lampe HQI de 250 watts par tranche d’un mètre de longueur de l’aquarium considérant une profondeur et une hauteur courante. Pour un bac aux dimensions suivantes, 50x 50 x 200 cm, il faut installer deux projecteurs. Afin d’augmenter la partie bleue du spectre il est possible d’installer en plus deux tubes fluorescents bleus. Parmi ceux-ci on peut citer: Philips TLD 18, Osram L/67 ou Osram Dulux S 9 W/71.

La durée maximale d’éclairage est de 16 heures. Les éventuelles périodes crépusculaires sont comprises dans cette période. Le jour tropical dure en général 12 heures. Il est relativement constant durant toute l’année. Le soleil se lève vers 6 heures pour se coucher vers 18 heures. La durée d’éclairage pour un aquarium récifal se situe entre 12 et 16 heures. Lors de l’éclairage de votre aquarium récifal prévoyez une journée de pluie avec une puissance lumineuse réduite avec un seul tube par exemple. Même dans les récifs tropicaux le soleil ne luit pas tous les jours!

L’aquarium ainsi que la lumière sont choisis, il faut maintenant nous intéresser à d’autres éléments vitaux nécessaires au bon fonctionnement d’un aquarium marin de type récifal. Etant donné l’excellente qualité d’eau qu’il faut pour maintenir les invertébrés, l’installation devra comporter un certain nombre d’appareils jugés indispensables et d’autres qui dépendront de la population. Nous voyons de nouveau que l’équipement d’un bac marin récifal dépend de la composition de sa population. Cependant il y a un matériel minimal dont il faudra faire l’acquisition pour aborder la route du succès plutôt que celle de l’échec.

La filtration constitue l’une des pierres angulaires du système. De nombreuses méthodes sont à votre disposition. Deux types de filtrations peuvent se compléter. Il s’agit de la filtration biologique et celle mécanique

La filtration biologique

Au cours de ce processus les déchets organiques sont transformés en matières inorganiques. L’idéal consiste à se rapprocher de ce qui se passe dans la nature, donc dans le récif. La filtration est l’œuvre des bactéries qui colonisent les pierres calcaires poreuses du récif, d’où l’importance des pierres vivantes pour un bac marin récifal. Deux types de bactéries effectuent essentiellement ce travail. Il s’agit d’une part des bactéries du genre Nitrosomonas qui transforment l’ammonium et l’ammoniac en un premier stade, les nitrites. Puis ce sont les bactéries du genre Nitrobacter qui s’alimentent à partir des nitrites pour les transformer en nitrates, stade ultime des déchets. Autant dans un aquarium en fonctionnement bien équilibré il n’y a pas de nitrites autant les nitrates eux vont s’accumuler. Malheureusement à partir d’une certaine quantité les nitrates deviennent nocifs pour les coraux, moins pour les poissons. Certes les coraux mous sont plus tolérants que les coraux durs, une teneur inférieure à 10 mg/l constituera cependant une limite supérieure à ne pas dépasser. Les coraux durs et surtout ceux à petits polypes exigent une quantité de nitrates encore plus faible, pour tout dire proche de zéro. Ce niveau peut être atteint dans des aquariums parfaitement équilibrés. Servez-vous des tests disponibles dans le commerce afin de vérifier ces deux paramètres. Il faut aussi savoir que les nitrites donc les nitrates proviennent surtout du métabolisme des poissons et dans une très faible mesure des coraux. Lors de la phase de démarrage de l’aquarium il est possible d’accélérer le processus de colonisation par les bactéries en utilisant des préparations spécifiques à l’eau de mer en aucun cas celles prévues pour l’eau douce ou celles polyvalentes.

La filtration mécanique

Elle traite l’eau afin de récupérer les déchets en suspension avant que ceux-ci ne soient décomposés puis transformés par les bactéries. Il s’agit donc d’un moyen préventif d’assainissement de l’eau. La méthode la plus simple consiste à utiliser une pompe de circulation munie d’une crépine sur laquelle on placera un bloc de mousse synthétique. Le plus important cependant est de nettoyer très régulièrement cette mousse afin d’éviter son encrassage et donc un début de filtration biologique. En retirant la mousse il faut aussi éviter de trop la manipuler dans le bac pour éviter de relâcher des déchets dans l’aquarium. C’est la quantité de déchets en suspension dans l’eau qui décide de la présence ou de l’absence de filtration mécanique dans le bac. Il est sûr qu’avec des poissons fouisseurs comme les Valenciennea strigata, un filtre mécanique sera une nécessité.

La filtration sur charbon actif

Ce type de filtration fait partie des sujets les plus discutés en aquariophilie marine. Pour simplifier, on peut conseiller une filtration sur charbon actif épisodique afin d’éliminer les substances qui colorent l’eau surtout en jaune. La méthode la plus simple consiste à accrocher un filet de nylon rempli de charbon dans un courant d’eau. Par contre, il faut avoir à l’esprit que le charbon utilisé à grande échelle peut avoir un effet nocif sur certains invertébrés car il piège aussi des minéraux et des oligo-éléments. Enfin tout charbon doit être testé afin de vérifier s’il contient des phosphates ou non.

L’écumeur

Procédé physique de traitement de l’eau il s’agit de la pièce maîtresse de la majorité des aquariums marins. L’essentiel est d’adapter l’écumeur au volume de son aquarium. Quant à la technologie le système à contre-courant semble être parmi l’un des plus performants. Comme tous les appareils présents dans le bac, l’écumeur doit aussi bénéficier d’un entretien régulier afin d’assurer une efficacité maximale. Par contre un écumeur trop puissant peut donner l’effet inverse de celui recherché.

Le brassage

La circulation de l’eau servira à la fois à nourrir les coraux, les oxygéner et les aider à se nettoyer. Le brassage constitue l’une des clés de la réussite en aquariophilie marine. Comme l’intensité du brassage ne sera pas la même dans les différents endroits de l’aquarium ceci permettra de mieux y répartir les invertébrés en fonction de leurs besoins en courant d’eau. La règle d’or consiste à effectuer un brassage compris entre 5 à 10 fois le volume du bac à l’heure. La répartition de courant sera mieux assurée en utilisant plusieurs pompes judicieusement réparties. Il faut cependant éviter un contact direct des animaux avec le jet direct de la pompe. On peut améliorer le brassage en utilisant un système de minuterie permettant de simuler l’effet des marées en se souvenant que le cycle des marées est de 6 heures. Le seul inconvénient majeur, et il est de taille en été, est la chaleur restituée par les pompes à l’eau du bac. N’oubliez pas de munir toutes vos pompes d’une crépine afin d’éviter des morts non souhaitées. Le bac est sélectionné, la lumière et les pompes aussi ainsi nous pouvons poursuivre l’installation de notre futur bac marin récifal. Rappel des clés de la réussite : éclairage, brassage et écumage.

Nous allons poursuivre notre route marine qui nous mène d’abord à la planification puis à la mise en route d’un aquarium marin susceptible de donner satisfaction à son propriétaire. Pour les personnes qui prendraient le bateau en route nous rappelons les sujets qui ont déjà été traités auparavant comme la philosophie qui doit présider au choix d’un bac marin, puis l’éclairage enfin la filtration et le brassage.

Nous allons aborder un chapitre qui est certainement avec l’éclairage celui qui a et qui fera certainement encore couler beaucoup d’encre et/ou de salive. Sujet controversé s’il en est, il s’agit de l’écumage. Il faut savoir qu’il y une quinzaine d’années, l’écumeur n’était utilisé que par les aquariophiles les plus avancés. Quant au matériel disponible le choix était vite fait car il n’y avait q’un fabricant qui du reste est resté bien longtemps seul et unique fournisseur, alors que de nos jours cela serait plutôt l’embarras du choix ce qui complique la vie de l’aquariophile. Ce n’est qu’avec l’avènement de la méthode aujourd’hui appelé berlinoise, dont le père est Dieter Stüber, qu’il a acquis ses lettres de noblesse.

Qu’est ce que l’écumage ? Il s’agit d’un procédé physique de nettoyage de l’eau qui extraie en permanence des éléments nocifs voire toxiques de l’eau. Dans nos aquariums des protéines s’accumulent au fil du temps. Leur origine se situe dans les algues et organismes morts ainsi que dans les particules de nourriture non consommées ainsi que dans les déchets organiques. Si ces protéines ne sont pas retirées immédiatement, elles sont dégradées par les bactéries. Il en résulte différentes substances dont les nitrates, qui sont la bête noire des aquariophiles marins en général des récifaux en particulier. Il est donc de la plus haute importance de retirer ces protéines en utilisant un écumeur. Le principe de fonctionnement est très simple. Des molécules de protéines chargées électriquement adhèrent à des bulles d’air. Ces bulles d’air sont à l’origine de l’écume qui est récoltée en bout de course à travers l’écumeur. Le liquide qui s’accumule dans le récipient de collecte est visqueux, nauséabond et de couleur d’un brun sombre. En aucun cas ce liquide ne doit pouvoir rejoindre l’aquarium ! Les avantages d’un écumage correct dépassent largement ses inconvénients. En effet, en plus des protéines d’autres substances sont retirées y compris certaines essentielles à l’équilibre chimique de l’aquarium marin. Toutefois il est difficile de savoir d’une part quelles sont les substances utiles éliminées et d’autre part en quelle quantité. Mais l’expérience nous a enseigné qu’en fait, il nous a été rarement donné d’assister à un manque de nutriments ou à d’autres effets négatifs causés par un écumeur.
Le fonctionnement correct d’un écumeur dépend de l’attention que l’aquariophile lui porte. D’abord, le récipient de collecte ne doit jamais déborder, ensuite il faut nettoyer régulièrement la partie où l’écume se forme, au minimum une fois par semaine. De même le nettoyage de la pompe ainsi que du venturi doivent être effectués au moins une fois par mois afin de conserver les performances optimales. L’écumeur est très sensible à la présence de substances grasses dans l’aquarium, lesquelles affectent sa production d’écume. Enfin, ne souriez pas car cela arrive encore, il doit fonctionner en permanence, c’est à dire 24 heures sur 24. Il est recommandé de recueillir l’eau injectée dans l’écumeur près de la surface, car c’est l’endroit où se concentrent le plus de protéines.
Il existe différents types d’écumeurs disponibles dans le commerce. Les modèles les plus courants sont basés sur le principe du contre-courant. Il faut veiller à ce le temps de contact entre l’air et l’eau soit le plus long possible dans le tube de réaction. Actuellement les écumeurs fonctionnant avec des diffuseurs à air ont pratiquement disparu du commerce au profit de ceux fonctionnant avec des pompes injectant l’air selon le principe du venturi ou d’un ‘’dispergateur’’. Il faut adapter l’écumeur au volume de son aquarium en évitant par contre d’en sélectionner un qui soit surdimensionné. L’élimination des protéines avant leur décomposition par les bactéries permet un meilleur contrôle des nitrates puisque leur accumulation est freinée. Ainsi est également maîtrisée la croissance des algues filamenteuses. C’est l’écumeur qui a permis la progression de l’aquariophilie marine telle que nous l’avons vécue, bien sûr en association avec d’autres facteurs aussi vitaux. Souvenez-vous cependant que le bien-être des invertébrés et des poissons est plus lié aux connaissances et à l’utilisation intelligente d’un appareillage sélectionné qu’à la taille de l’écumeur ou au nombre d’accessoires sophistiqués.

Nous terminerons cette partie en abordant le problème du chauffage et du refroidissement. Comme nos hôtes proviennent des eaux tropicales il faut leur assurer une température oscillant entre 24 et 26° C. Pour cela choisissez un chauffage de marque équipé d’un thermostat et d’une échelle de réglage de la température facilitant son utilisation. Il faut absolument protéger le chauffage de façon à ce qu’aucun animal comme des étoiles de mer, des anémones ou autres invertébrés ne puissent se brûler lorsque le chauffage se met en route. Un problème beaucoup plus difficile à résoudre surtout financièrement est celui constitué par les températures excessives qu’un aquarium peut atteindre en été. Il n’est pas rare de dépasser les 30° C avec toutes les conséquences négatives que cela pourra avoir sur les invertébrés. Deux solutions s’offrent à nous en dehors de certains bricolages bon marché comme le ventilateur, à savoir un groupe de refroidissement ou carrément une climatisation du local, comme cela vous en profiterez aussi.

Dans les paragraphes précédents nous avons abordé les techniques nécessaires pour réaliser l’installation d’un bac marin. Pour résumer, il s’agit de l’éclairage, de la filtration et du brassage enfin de l’écumage. En quelque sorte ce sont les clés de voûte à utiliser pour réussir son bac marin. Mais rappelez-vous que le maître mot est : patience. Sans elle, pas de réussite.

Ayant acquis tout le matériel nécessaire en respectant les conseils précédemment énoncés il ne vous reste plus qu’à procéder à l‘installation de l’aquarium en attendant de pouvoir profiter du spectacle futur.

1. La mise en place
L’emplacement de l’aquarium sera sélectionné de manière à lui éviter une exposition prolongée au soleil. Plus exactement, il sera placé de façon à lui tourner le dos. L’autre facteur essentiel dont il faudra tenir compte est le poids. En effet tous les appartements ne sont pas conçus pour supporter une charge élevée au sol. En cas de doute veuillez consulter un architecte. Dans le calcul du poids n’omettez pas d’additionner non seulement celui de l’eau et du décor mais aussi du verre qui constitue l’aquarium. Une tonne est vite atteinte. Prévoyez le support en conséquence. Vérifiez l’horizontalité de l’ensemble. Enfin n’oubliez pas la plaque de polystyrène destinée à protéger la vitre de fond. Dernier conseil : prévenez votre assureur au titre de la garantie dégâts des eaux contenue dans votre multirisque habitation.

2. Le décor
Celui-ci constituera la base de votre futur récif. Pour sa création inspirez-vous de photos de récifs prises dans la nature. C’est le moment de contacter vos amis plongeurs. La stabilité de l’ensemble est essentielle afin d’éviter des surprises ultérieures. Afin d’éviter des risques de cassure de la vitre de fond posez vos pierres sur une plaque de PVC ou de plexiglas. Ne voyez pas trop grand ni trop massif, car vos coraux nécessiteront de la place pour leur croissance future. Evitez les roches à inclusions métalliques.

3. Le substrat
Celui-ci sera constitué par du sable de corail, préalablement rincé à l’eau de conduite. Une granulométrie moyenne sera suffisante. Prévoyez une plage de sable de corail fin pour les poissons fouisseurs ainsi que pour les Acanthuridés qui en ont besoin pour leur transit digestif. Afin d’éviter de fâcheux éboulements ne mettez pas de sable sous les roches, posez celles-ci directement à même le fond. En d’autres termes, répartissez le substrat autour des roches.

4. Mise en place de la technique
De préférence à l’arrière du bac vous installerez les pompes, le chauffage et l’écumeur. N’oubliez pas de mettre les crépines de protection sur vos pompes, ceci vous évitera des surprises désagréables par la suite. De même veillez à placer le chauffage dans un tube de PVC pour le mettre à l’abri de certains animaux mobiles comme les anémones.

5. Remplissage de l’aquarium
Il faut utiliser une eau douce de qualité, c’est à dire exempte de nitrates et de phosphates. Soit votre eau de conduite répond à ces critères soit vous utilisez de l’eau osmosée voire distillée. Ne remplissez pas l’aquarium à raz bord car il faut laisser de la place pour le sel.

6. L’addition du sel
A raison d’environ 33 grammes par litre d’eau, rajoutez un sel spécialement conçu tel Instant Ocean ou Reef Crystals. La dissolution des différents composants nécessitera plusieurs jours, c’est pourquoi il ne faut ajouter aucun être vivant quel qu’il soit. Votre milieu est parfaitement stérile.

7. Le brassage
C’est le moment de mettre en route les pompes de brassage afin d’accélérer la dissolution du sel et d’assurer sa répartition homogène dans l’ensemble du bac. Il faut aussi procéder à la vérification de la densité qui se situera entre 1.023 et 1.025.

8. Eclairage et ensemencement
L’allumage de l’éclairage va provoquer l’apparition des premières algues non souhaitées que sont les diatomées. Celles-ci disparaîtront par elles-mêmes au bout de quelques semaines. On peut accélérer le mouvement en introduisant des algues telles des Caulerpa. L’ensemencement se fait par l’ajout de substrat provenant d’un autre aquarium en fonctionnement et parfaitement équilibré du point de vue biologique. C’est aussi le moment de la mise en place des pierres vivantes. L’ensemble de ces mesures permettra la maturation du bac.

9. Le rodage
C’est l’étape la plus importante de la vie d’un aquarium. Un milieu sans vie va s’animer par l’intermédiaire des nombreux micro-organismes que vous avez progressivement introduit. Cette étape certes visuellement déplaisante nécessitera entre quatre à six semaines.

10. Le peuplement
Enfin le grand moment est arrivé : celui du premier peuplement. Pour plus de sécurité faites un contrôle des paramètres physico-chimiques de votre eau : nitrites, pH, densité et température. Commencez par introduire les premiers coraux comme des coraux cuir du genre Sarcophyton. En même temps n’omettez pas d’acquérir les éboueurs de l’aquarium : escargots, Bernard l’ermite, ophiures, etc… Enfin parmi les premiers poissons il faut songer aux herbivores comme les poissons-chirurgiens.


Réactions chimiques et principaux paramètres de l’eau de mer

L’eau de mer est un milieu extrêmement complexe contenant de nombreuses substances toutes indispensables à la vie des organismes marins. Nous allons nous intéresser à celles qui sont les plus importantes afin de mieux comprendre le milieu dans lequel évoluent nos animaux si chers (dans toutes les acceptations du terme).

1 Le pH
Il s’agit d’un paramètre crucial pour les aquariums récifaux. Il s’agit de la mesure de la réaction acide ou basique de l’eau. Chimiquement parlant, il peut être défini comme le logarithme courant négatif de la concentration ionique en hydrogène. La formule chimique de l’eau est H2O. Lorsque l’eau se dissocie, il en résulte des ions hydrogène à charge positive et des ions hydroxyde à charge négative. Les ions hydrogène causent la réaction acide de l’eau, les ions hydroxydes une réaction basique (alcaline). Dans une eau chimiquement pure les deux types d’ions sont présents en quantité égales se neutralisant les uns les autres. Il en résulte un pH neutre, pH = 7. Sous l’influence d’autres substances acides ou basiques l’équilibre des ions H+ et OH- s’en trouve perturbé. L’eau réagit soit de manière acide ou basique (alcaline). Un pH de 8.0 le matin et de 8.4 à 8.5 le soir est normal dans un aquarium marin.

2 Le pouvoir tampon
Dans le milieu marin la valeur du pH est relativement stable aux alentours de 8,2. Il s’agit donc d’une solution basique ou alcaline. Malgré les importantes quantités d’acides et de bases qui parviennent chaque jour à la mer nous sommes néanmoins en présence d’un milieu extrêmement stable. Ce sont surtout les ions carbonates (CO32-) et les ions bicarbonates (HCO3-) qui déterminent la stabilité de la valeur du pH de l’eau de mer. On dit que l’eau de mer possède une capacité ou un pouvoir tampon. Cependant le pouvoir tampon est aussi dépendant du dioxyde de carbone (gaz carbonique = CO2). Le CO2 réagit avec l’eau pour former l’acide carbonique (H2CO3) lequel forme à son tour les ions carbonates et bicarbonates. Une addition de gaz carbonique (dioxyde de carbone) fait dériver l’équilibre vers le côté acide. L’effet inverse, une consommation de gaz carbonique, se produit lors de la photosynthèse effectuée par les algues, l’équilibre dévie vers l’alcalinité. En fait dans l’aquarium marin les algues y compris les zooxanthelles, couvrent leurs besoins en CO2– à partir des bicarbonates.

3. Dureté carbonatée
La dureté carbonatée (KH) reflète la concentration des ions négatifs (carbonates et bicarbonates) qui tamponnent l’eau. Ce paramètre est mesurable à l’aide de tests liquides mais il faut savoir que ces tests sont influençables par les ions OH- . La dureté carbonatée de l’eau de mer se situe normalement vers 8° KH. La dureté totale (GH) n’a pas d’intérêt en aquariophilie marine car on mesure la quantité totale des ions calcium et magnésium dissous. Afin d’empêcher un recul du pouvoir tampon et ainsi une chute du pH il faut rajouter à l’eau de l’aquarium des carbonates et des bicarbonates. Les matériaux calcaires présents dans l’aquarium ne sont pas suffisants pour maintenir la réserve tampon. Il est donc particulièrement important de remplacer l’eau de l’aquarium évaporée par du Kalkwasser. Le Kalkwasser est une solution aqueuse saturée d’ions calcium et d’ions hydroxyde. On utilise de l’oxyde de calcium ou de l’hydroxyde de calcium que l’on dissout dans de l’eau douce. Dans un 1 litre d’eau se dissolvent dans le cas de l’oxyde de calcium 1,7 g d’oxyde de calcium par litre d’eau et 1,26 g dans le cas de l’hydroxyde de calcium. Très alcalin l’hydroxyde de calcium peut augmenter le pH en sachant qu’une solution saturée d’hydroxyde de calcium affiche un pH de 12.4. C’est pourquoi il faut ajouter le Kalkwasser en goutte à goutte de préférence le matin afin de ne pas influencer celui de l’aquarium.

4. Calcium
Dans l’eau de mer naturelle la concentration de calcium se situe à environ 420 mg/l. de nombreux organismes marins nécessitent du calcium pour la construction de leur squelette. Comme le calcium présent dans l’aquarium se trouve rapidement épuisé il faut le compenser. La méthode la plus efficace d’augmentation de la teneur en calcium consiste à ajouter du chlorure de calcium. L’inconvénient consiste en une dérive des ions chlorures. Le chlorure de calcium peut être dissout dans l’eau distillée puis ajouté à l’aquarium. Le chlorure de calcium doit être dosé de manière très prudente.

5. Gaz carbonique
Le gaz carbonique (CO2) le produit ultime de la photosynthèse. En retirant du CO2 le pH augmente, en en rajoutant le pH chute. Si l’ensoleillement direct de l’aquarium augmente, la photosynthèse augmente et la consommation de CO2 croît. Le pH peut atteindre la valeur dangereuse de 9 durant la journée. Il faut donc éviter le rayonnement solaire direct sur un bac marin. Etant donné qu’une addition non contrôlée de CO2 peut s’avérer dangereuse car elle peut faire chuter le pH sous 8. Comme l’addition de gaz carbonique s’est révélée favorable pour les coraux durs et autres organismes synthétiseurs de calcium il faut absolument utiliser un système de contrôle d’injection électronique fiable. Par contre une addition de CO2 peut favoriser la croissance des algues filamenteuses non désirées.

6. Strontium
Le strontium joue un rôle important dans la construction du squelette des coraux hermatypes. Dans l’eau de mer naturelle la concentration de strontium (Sr 2+ ) se situe à 8 mg/l. Des tests en aquarium ont démontré que cette valeur reculait à 1.5 mg/l au bout de six mois. Le strontium peut être ajouté à l’aquarium sous forme de chlorure de strontium. Une solution mère est préparée à partir de 50 g de chlorure de strontium et 500 ml d’eau distillée. On ajoute 2 ml par tranche de 100 litres d’eau de l’aquarium toutes les deux semaines. L’autre solution consiste à utiliser une solution commerciale toute prête comme Reef Evolution ®.

7. Oxygène
L’oxygène participe à la quasi-totalité des fonctions vitales. Il est produit par les organismes autotrophes et utilisés par ceux-ci ainsi que les organismes hétérotrophes lors de la respiration. Les échanges gazeux s’effectuent à l’interface eau/air. La teneur en oxygène de l’eau dépend de la pression atmosphérique, de la température ainsi que de la teneur en sel de l’eau. Un brassage superficiel de l’eau suffit en règle générale à assurer une oxygénation correcte de l’eau. L’écumeur contribue également à l’oxygénation de l’eau de l’aquarium.

8. Produits de transformation.
Des produits secondaires comme les nitrates et les phosphates peuvent s’avérer avoir des effets nocifs dans un aquarium. Ces produits sont le plus souvent éliminés de l’aquarium par des procédés adéquats soit techniques comme l’écumeur soit physiques comme le Kalkwasser.

9. Silicates
Les silicates (SiO 2 ) sont normalement présents dans l’eau de mer à raison de 2 à 3 mg/l sous la forme d’acide silicique. Une augmentation de ces silicates conduit à une explosion d’algues siliceuses (diatomées). Ces algues se rencontrent surtout lors de la phase de démarrage des aquariums où la teneur en silicates est le plus généralement élevée. Par la suite il y a stabilisation avec disparition de ces algues siliceuses. Les silicates ne peuvent être retirés de l’eau de conduite que par l’osmose inverse.

10. Oligo-éléments
Le thème des oligo-éléments est certainement le plus discuté en aquariophilie marine. Mais comme il extrêmement difficile des mes mettre en évidence de manière quantitative il tout aussi délicat d’en parler en connaissance de cause. Ainsi la gestion des oligo-éléments est-elle également liée à ce facteur de quantification. On peut néanmoins déduire que les oligo-éléments sont consommés au fur et à mesure et qu’il faut donc procéder à leur compensation. La seule alternative consiste à utiliser des produits industriels développés par des sociétés ayant pignon sur rue. Il faut éviter les surdosages. Il vaut mieux en rajouter un peu moins que de trop. Par contre un élément est à surveiller de plus près : il s’agit de l’iode (I).

11. Iode
L’iode sert ente autre à la croissance des algues rouges et brunes. Ceci se remarque surtout lors des premiers mois de fonctionnement d’un aquarium. Elles disparaissent subitement certainement par manque d’iode. Dans la mer la teneur en iode se situe aux alentours de 0.06 mg/l. Dans les aquariums on remplace l’iode consommé par de l’iodure de potassium. Néanmoins il faut être très vigilant lors du dosage. On prépare une solution mère avec 25 g de chlorure de potassium dilué dans 500 ml d’eau distillée. Toutes les deux semaines on ajoute 0.5 ml par tranche de 200 litres d’eau de l’aquarium.

En conclusion nous aimerions attirer votre attention sur l’extrême importance des ces quelques données qui, si elles sont bien assimilées, vous permettront de réussir l’équilibre chimique et physique de votre aquarium. Mais ceci ne constitue qu’un des éléments agissant sur le biotope que vous reconstituez dans votre aquarium.

Jean-Jacques Eckert