Problèmes
(?) d’algues
Peter Schneider, Zuzgen / AG (CH) - AQUA PLANTA
Si nous lisons avec attention les portraits de poissons du connu „Aquarienatlas“,
il nous est à peine possible d’imaginer qu’il existe des problèmes
d’algues – à la vue de la grande quantité de poissons qui
nécessitent des algues pour leur alimentation. Un exemple illustrant
cela : sous la rubrique « Elevage » il est marqué pour
Limia melanogaster à la page 596 du premier volume (4ème
édition) : « Possible, mais est rarement menée à
bien, étant donné que cette espèce préférant
les algues et les plantes comme nourriture est peu appréciée
des aquariophiles. » Et sous « Particularité »
il est marqué : ,,végète s’il n’y a pas assez d’algues.’’
Pour une entreprise de culture de plantes qui cultive toutes ses plantes
sous l’eau (immergées) une phrase qui attire l’attention. C’est
la raison pour laquelle j’ai acquis ce poisson, l’ai multiplié
par centaines et réparti dans mes aquariums; évidemment
très prudemment, car il doit toutefois préférer des
plantes. Chez moi il ne consomme – maintenus par centaines – ni plantes
ni algues.
Un autre exemple: dans le cas d’Otocinclus affinis il est marqué
page 492 sous la rubrique „Nourriture" une indication à propos
des algues et des tablettes de nourriture. Un poisson qui dans mon entreprise
même avec une alimentation complémentaire qui dans la plupart
des cas ne devient pas plus grand même si je l’héberge dans
un bac âgé plein d’algues. Il est certes agréable
de voir comment il s’applique à „ronger“ un tapis d’algues, mais
les algues ne diminuent pas plus et le poisson ne grandit pas.
Conclusion : tout de même un problème ? Oui, vraiment
!
Même si dans mon entreprise je maîtrise le problème,
je reconnaît qu’à travers les nombreuses questions journalières,
que la littérature professionnelle et les produits anti-algues
courants ne sont pas d’un grand secours. C’est la raison pour laquelle
je veux témoigner comment nous contournons les algues dans nos
cultures.
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Photo: J. Freyhof |
Diatomées
Des algues, qui recouvrent – particulièrement dans les aquariums
favorables à la croissance - toutes les plantes comme les pierres
et en fait toutes les surfaces avec d’une couche brune, que l’on Gyrinocheilus
aymonieri appelle diatomées. Il s’agit d’algues dont le spores
sont quasiment présentes dans toutes les eaux. Leur germination
et leur multiplication dépend du milieu, c’est à dire de
la somme de nombreux facteurs et de leurs relations réciproques.
Ces couches n’ont pas un bel aspect et inhibent essentiellement la croissance
des plantes. La lumière absolument nécessaire à la
croissance des plantes ne parvient plus en quantité suffisante.
Il n’existe qu’une seule espèce de poisson fiable envers ces algues
Gyrinocheilus aymonieri.
Un seul poisson relativement jeune suffit amplement à garantir
la propreté d’un aquarium de 600 litres. Il ne faut jamais en utiliser
plusieurs car par leurs querelles mutuelles permanentes ils se gênent
dans leur travail. Je maintiens un exemplaire de cette espèce de
poisson dans tous mes aquariums. Si un de ces poissons arrive à
mourir sans que je ne le remarque à cause du nombre de bacs je
le remarque environ deux à trois mois plus tard, lorsque la vitre
frontale devenue légèrement brunâtre altère
ma vision lors des manipulations dans l’aquarium. Ce „travailleur“ est
si sûr et fiable qu’il ne doit en aucun cas recevoir de nourriture
étant donné qu’il grandit assez rapidement exclusivement
avec les diatomées.
Algues visqueuses ou algues bleues
Une autre espèces d’algues recouvre – le plus souvent à
partir d’une petite tache – au fil du temps également toutes les
plantes et décoration, toutefois avec une couleur vert bleuâtre,
appelées algues visqueuses ou algues bleues (= cyanobactéries).
Il s’agit effectivement de bactéries et pas de vraies algues. Elles
sont très faciles à enlever avec les doigts des feuilles
et objets contrairement aux diatomées, lesquelles ne peuvent être
enlevées que sous une pression modérée et de nombreux
frottement avec la main. A l’air, la cyanobactérie sent mauvais.
Le scientifique distingue plusieurs espèces. Mais les différences
intéressent peu les aquariophiles, car toutes se répartissent
aussi vite et certes aussi assez largement. Les spores sont également
présentes dans toutes les eaux, mais ne se développent que
dans des milieux bien spécifiques.
En ce qui concerne ces espèces nous savons exactement ce qui fait
partie de ce milieu, étant donné qu’il s’agit essentiellement
de composés azotés comme ils sont présents dans les
cellules vivantes ou comme ils sont libérés lors de la décomposition
des cellules mortes. Mais cela n’a pas de véritable sens de vouloir
tester l’eau à la recherche des nitrites et des nitrates, parce
que de telles concentrations naissantes d’azotes ne sont pas encore réduites
et transformées en nitrites et nitrates. Ils ne sont que localement
présents, par exemple plutôt sur les feuilles des plantes
flottant à la surface de l’eau. Des paillettes de nourriture peuvent
se décomposer lentement à la surface de l’eau parce que
les poissons ne peuvent pas les atteindre. Un anneau à nourriture
s’impose. Mais des poissons morts non découverts peuvent devenir
des sources pour cette espèce d’algue à cause de leur décomposition
et de la libération de leurs protéines (= azote). Le pire
est qu’aucune espèce de poisson ne les consomme. Dans le cas d’une
très faible couverture les planorbes sont les seules à les
consommer si elles sont présentes en grand nombre, si bien qu’elles
doivent souffrir d’une famine permanente. Mais même dans ce cas
le nettoyage n’est pas complet. Un produit anti-algue est le seul recours,
car cette algue atteinte dans sa croissance poursuit celle-ci, même
un peu diminuée, dans une eau parfaite. Par exemple Aqua Technic
Redoxin les détruit totalement en l’espace de 6 à 7 jours.
Le seul inconvénient est que les plantes de la famille des Hydrocharitacés
( par exemple Vallisneria) ne supportent pas ce produit, mais il
ne nuit pas à toutes les autres plantes.
Algues vertes en suspension
L’algue verte en suspension (Euglena viridis = euglènes)
est la plus remarquable de toutes les algues. Ses spores (ou forme inactive)
se trouve dans les eaux sans qu’elle ne soient obligées de se multiplier.
Il s’agit d’une algue unicellulaire microscopique qui peut se déplacer
librement dans l’eau à l’aide de deux filaments possédant
une petite tache rouge, qui peut percevoir la lumière. Il s’agit
d’une plante avec des yeux et un moyen de locomotion, telle que nous ne
les connaissons que chez les animaux. Extrêmement intéressant
pour les scientifiques avec un microscope, moins pour les aquariophiles.
Ces algues se multiplient de façon si rapide, que la totalité
de l’eau devient d’un vert sombrer. En cas de multiplication importante
on ne peut plus voir les objets (également les poissons) que sous
forme d’ombre à partir de 5 à 10 cm derrière la vitre
frontale.
La croissance des euglènes et leur multiplication sont favorisés
par un excès de composés azotés et autres nutriments
dissous. Cependant dans une eau d’aquariums anciens elles ne réussissent
pas aussi bien que dans des aquariums récemment installés.
Ceci est dû aux acides humiques diversement présents. Une
filtration sur tourbe rigoureuse – tourbe neuve tous les deux à
trois jours – il est souvent possible de les éliminer. Ce sont
souvent les débutants qui sont ennuyés par cette espèce
d’algue surtout lors de leurs débuts dans ce hobby, parce qu’ils
disposent d’une eau neuve sans acides humiques et qu’en plus ils nourrissent
beaucoup trop. D’autre part les plantes ne sont pas encore capables d’absorber
assez de substances fertilisantes dues aux excréments et dissoutes
dans l’eau. En outre la quantité de plantes présentes est
réduite, de plus elles ne sont pas encore correctement enracinées.
Si dans ce cas une filtration sur tourbe n’est pas suffisante, il ne reste
plus que l’onéreuse méthode du rayonnement ultraviolet comme
traitement.
Nous avons cependant une consolation. Aussi improbable que cela puisse
nous paraître, les poissons s’y portent bien, car jamais nous ne
pourrons avoir une eau plus riche en oxygène. Seulement avec un
rayonnement solaire direct la production d’oxygène de ces euglènes
ou algues en suspension pourra être si important que les poissons
commencent à tituber et même mourir. Un tel danger n’existe
pas avec un éclairage uniquement artificiel.
Algues points
Encore une autre espèce d’algue, l’algue point, qui peut apparaître
dans n’importe quelle qualité d’eau, sans qu’elle n’ait été
introduite avec des plantes ou des poissons. Elle se compose de petits
points ronds de 2 mm maximum, qui au début sont toujours verts
clairs et répartis - surtout sur les vitres – comme si quelqu’un
les avait déposés sur les vitres ou sur la surface des feuilles
avec un pinceau contenant un reste de peinture verte. Avec le temps ces
points s’assombrissent. Suite à leur multiplication l’espacement
entre eux diminue, jusqu’à ce que commence à se former une
couche presque uniformément noirâtre. Elles aiment la lumière
et apparaissent d’abord sur les vitres de l’aquarium, par lesquelles traverse
l’intense lumière du jour ou les rayons directs du soleil. Les
feuilles des plantes, qui sont partiellement recouvertes par d’autres,
ne présentent ces algues qu’aux endroits non recouverts, tandis
que les zones couvertes restent libres.
Cette algue est capable de séparer le calcaire du CO2 fixé
avec le calcium, afin d’utiliser le CO2 libéré pour la croissance.
Il en résulte une couche calcaire rugueuse, qui non seulement ressemble
à du papier de verre mais en a aussi le toucher. Le plus souvent
ces algues ne se transforment pas en fléau. Il est possible de
les éliminer mécaniquement sur les vitres. On ne les trouve
pas aux endroits plus profonds peu éclairés. Je ne connais
qu’un seul poisson capable de maîtriser leur couche particulièrement
dure : Labeo sp. (paulinus ?). Mais il en faut un grand nombre, parce
que chaque poisson ne s’occupe que de sa place favorite, où les
algues disparaissent effectivement.
Ces quatre espèces d’algues décrites jusqu’à présent
sont présentes par leurs spores dans pratiquement toute qualité
d’eau, se développent en fonction des conditions adéquates,
sans que nous ne soyons obligés de les introduire.
Algues fourrure ou algues velours
Il nous faut certes introduire l’espèce d’algue suivante, mais
personne ne sait avec quoi. Naturellement des plantes et des poissons
(chez ceux-ci des spores sous les branchies et sous les écailles)
étrangers seraient des supports pour toutes les autres espèces
d’algues. Mais celle-ci ne nécessite ni poisson ni plante pour
la transmission, bien qu’elle puisse naturellement aussi être introduite
par eux. Un verre d’eau avec quelques paillettes de nourriture exposé
au soleil suffit à provoquer leur croissance, car leurs spores
sont contenues dans les paillettes de nourriture. Il s’agit de l’algue
fourrure ou algue velours, qui avec ses „poils“ courts, non divisés,
vert clair à vert moyen recouvre des zones entières aux
endroits bien éclairés d’une douce fourrure ressemblant
à du velours. Afin de l’éviter, il faut être très
prudent lors de l’alimentation de nos poissons. Elles ne sont pas présentes
dans mon entreprise – hormis les bacs d’élevage de poissons - dans
lesquels par amour pour les jeunes poissons nous nourrissons plus largement.
Lors de l’utilisation de paillettes il faut dans nos aquariums utiliser
un anneau à nourriture assez grand, par exemple 10 x 15 cm pour
aquariums jusqu’à 100 litres ou 15 x 25 cm pour des aquariums plus
grands. Grâce à eux nous empêchons la dispersion non
contrôlée des paillettes à la surface de l’eau et
ainsi l’apparition d’algues visqueuses suite au dépôt des
flocons sur les feuilles flottantes aussi bien que la germination des
spores des algues fourrure ou velours contenues dans la nourriture. En
outre, les poissons ne doivent pas chercher les flocons aux quatre coins,
mais uniquement sur le sol sous l’anneau.
Il existe des gens heureux, qui ne possèdent pas ces algues, bien
qu’ils nourrissent avec rigueur et sans hésitation. En nourrissant
ainsi, on multiplie les planorbes avec les restes de nourriture. Leurs
jeunes à peine éclos sont si petits et délicats qu’ils
ne peuvent consommer ni plantes en bonne santé, ni algues. Les
planorbes dépendent de notre mode d’alimentation à base
de paillettes, lesquelles deviennent si tendres en se décomposant
qu’elles peuvent aussi être consommées par ces petites bouches.
Si lors d’une ponte d’environ 100 à 500 oeufs uniquement 5 à
10 jeunes ne survivent normalement – justement à cause de l’offre
alimentaire parcimonieuse – presque 100 % des jeunes éclos survivent
lors d’une distribution abondante et non contrôlée de paillettes.
Il en résulte un taux de multiplication qui équivaut à
un doublement mensuel ou bimensuel. L’aquariophile atteint cherche à
se débarrasser par tous les moyens de cess hôtes indésirables
bien qu’ils ne causent pas réellement de dégâts. Chez
un commerçant les Chromobotia macracanthus (= Botia macracanthus)
sont conseillés comme moyen contre ce fléau. Au bout de
30 jours le fléau des escargots semble combattu. Mais deux mois
plus tard on en trouve déjà partout, surtout dans la moitié
supérieure de l’aquarium, une fine couche duveteuse vert clair
sur toutes les surfaces (des feuilles, des pierres et autres objets),
qui se transforme rapidement en un tapis vert ayant l’aspect du velours.
Cette algue gênante est l’algue velours ou algue fourrure, que nous
pouvons introduire dans nos aquariums avec les paillettes. Il n’est pas
possible de s’en débarrasser avec des algicides et personne n’a
de solution. L’algue se transmet aussi par les transplantations dans un
autre bac ou par le don de plantes atteintes à d’autres aquariophiles.
J’en connais beaucoup qui n’ont plus trouvé la paix et ont tout
essayé mais sans aucun succès jusqu’à ce qu’ils se
sont perdus chez moi. Je leur montre les étapes de leur malheur.
Lorsqu’ils attendent alors, écoutant nonchalamment, la réponse
je suis obligé de leur avouer qu’il n’existe pas de moyen chimique
ni de poisson permettant de se débarrasser de ce fléau (le
Black Molly aime certes cette algue, en consomme avec assiduité,
réussit à la raccourcir mais pas à l’éliminer
!).
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Planorbe - Photo: B. Wallach |
L’unique moyen efficace sont les escargots qui sont détruits avec
succès par les Chromobotia, mais les escargots ne peuvent
être utilisés dans ce cas aussi longtemps qu’il y a des Chromobotia.
Je conseille de les offrir. Si, sur le coup, beaucoup ne veulent pas se
séparer de leur Botia, les plus nombreux viennent un beau jour
et veulent de nouveau acquérir des planorbes au prix de 40 cts,
qu’ils ont auparavant éliminés de leur aquarium. Les escargots
eux-mêmes sont bon marché mais pas tant que le traitement
des algues.
Pour un volume de 100 litres il faut au moins 35 individus et pour 300
litres au moins 120 exemplaires, parce que pour un traitement efficace
il faut que les escargots aient consommé les algues en moins de
trois semaines. Si cela se fait plus lentement, parce qu’il n’y a pas
assez d’escargots disponibles, l’algue a le temps de se multiplier par
les spores et de coloniser les endroits libérés. Mais 100
escargots coûtent 40 Euros, donc à peine le double d’un moyen
inutile, parce qu’avec eux nous avons vraiment réussi. Ces escargots
créent d’abord des couloirs et des chemins dans tous les sens à
travers les champs d’algues, si bien que sur des surfaces plus importantes
on a l’impression qu’une tondeuse a traversé sans but un champs
de céréales vertes. Finalement il ne reste plus que des
îlots de ce gazon, jusqu’à ce qu’ils aient complètement
disparu. Jamais elles ne réapparaîtront à la condition
d’avoir été éliminées en l’espace de moins
de trois semaines et que les escargots restent présents dans l’aquarium.
En se multipliant au fil du temps, la distribution de nourriture est toujours
encore trop importante – toutefois sans apparition d’algues. Si leur nombre
diminue lentement, la distribution de nourriture est correcte, c’est à
dire il ne reste plus assez de nourriture pour les nouvelles éclosions.
C’est pourquoi ma recommandation concernant la distribution de paillettes
est la suivante : par distribution donner 7 x 1/7 de la quantité
nécessaire en l’espace de deux à trois minutes, si bien
que les plus petits restes soient consommés par les poissons, tandis
que lors d’une distribution unique de la quantité totale en une
fois beaucoup trop de paillettes tombent sur les sol. Une remarque complémentaire
est encore nécessaire : les siluridés et autres poissons
de fond ne doivent pas être nourris avec des paillettes ou des tablettes.
En effet les tablettes ont la même composition que les paillettes.
En remplacement je préconise la nourriture de la société
Poswal Produkte AG dont la composition ne comporte pas de telles algues.
Algues touffes, algues pinceaux et algues filamenteuses
Toutes les espèces d’algues encore à décrire doivent
avoir été introduites dans l’aquarium avec les plantes ou
les poissons, à partir du moment où elles commencent à
s’y montrer, étant donné que leurs spores ne sont pas présentes
dans nos eaux et ne sont pas présentes dans les paillettes de nourriture.
Deux espèces sont particulièrement connues parmi celles-ci,
parce qu’elles sont très courantes et extrêmement tenaces.
Car elles défient les algicides courants.
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Algue pinceau - C. Kasselmann |
Chez les unes il s’agit de touffes noires ou algues pinceaux, chez les
autres de l’algue filamenteuse qui apparaît sous deux variantes.
Une fois comme filaments vert clair à vert moyen surtout dans les
zone supérieures mieux éclairées de l’aquarium ou
alors comme filaments ou pelotes vertes ressemblant à du coton
sur le sol de l’aquarium. Qu’elles appartiennent au genre Spirogyra
ou au genre Ulothrix, n’a pas d’importance pour notre considération,
car en premier lieu pour les deux genres je ne connais pas de moyen de
traitement chimique efficace et deuxièmement pour les deux les
poissons nettoyeurs, de quelque espèce elle soit, sont impuissants.
seulement les autres savent tout ce que ceux-ci doivent nettoyer. Personnellement
je ne l’ai pas encore trouvé dans tous mes bacs d’un volume global
dépassant 20000 litres. Au fil du temps j’ai appris à connaître
deux poissons, qui sont capables de maîtriser ces algues, bien qu’ils
ne soient pas souvent cités dans la littérature. L’un est
le cyprinodontidé de Floride, Jordanella floridae, qui est désigné
comme omnivore dans „Aquarien atlas’’ (= Atlas des aquariums). Les algues
sont aussi citées, cependant jamais quelles espèces d’algues.
Selon mon expérience il n’en consomme pas d’autres exceptées
justement les algues filamenteuses. Après ma découverte
j’ai, par amour pour lui, introduit 10 exemplaires de cette espèce
dans un aquarium de 50 litres (ancien bac d’élevage), lequel ne
contenait pas de plantes, mais était envahi du sol à la
moitié de sa hauteur d’un enchevêtrement impénétrable
d’une pelote des plus compacte d’algues filamenteuses, que même
ces cyprinidés ne pouvaient atteindre le sol. En l’espace de 14
jours ces dix poissons avaient consommé jusqu’à la dernière
algue. Le sol était maintenant recouvert d’une couche de 4 cm de
hauteur d’excréments verts. Longtemps j’ai vendu à tous
mes clients ce poisson avec cent pour cent de réussite comme consommateur
d’algues filamenteuses. Pas une seule fois au cours des 10 à douze
années il n’a failli. Et pourtant actuellement je ne le vend plus.
Cette réalité fait dresser l’oreille et éveille l’attention:
pourquoi. En fait la raison se trouve ailleurs que l’on ne pourrait le
supposer. Ce n’est pas le manque de succès qui en est la raison;
pas non plus les effets secondaires, comme nous les connaissons en général
de la médecine, bien que ce poisson est et reste réellement
un médicament non seulement pour l’aquarium mais aussi pour l’état
d’âme de l’aquariophile stressé par les algues filamenteuses.
La raison fatale en est uniquement sa disponibilité. Longtemps
j’en recevais de grandes quantités d’un éleveur privé,
qui un jour a arrêté son élevage. Mon épouse
en a aussi élevé quelques uns. Mais – bien qu’elle se soit
consacrée depuis huit années à l’élevage professionnel,
elle a déjà reproduit avec succès plus de 40 espèces,
son succès avec ce mangeur d’algues est resté minime. Que
faire alors ? Chercher un autre poisson ? Où ? dans les livres
? Nous en avons trouvé de trop qui n’ont pas fait leurs preuves.
Nous avons donc cherché dans nos connaissances pratiques. Et nous
en avons trouvé un, dont la littérature spécialisée
ne signale même pas qu’il consomme des algues. Même si concernant
son rendement il n’atteint pas celui du cyprinodontidé de Floride
et qu’au cours de 20 essais il n’a seulement convaincu que dans 19 cas,
il représente tout de même un moyen sûr contre les
algues filamenteuses avec un taux d’échec de 5 %. Nous l’avons
vérifié de nombreuses fois durant 10 ans, non seulement
chez nous, mais aussi chez nos clients. Ce poisson plutôt rare ayant
cette propriété est le Barbus conchonius. Le mâle
est un animal extrêmement beau de couleur de départ rouge
doré à finalement rouge soutenu, semblable à un nuage
crépusculaire d’un rouge lumineux. La femelle est plutôt
terne, mais en performance elle dépasse le mâle.
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Algues
filamenteuses vertes C. Kasselmann |
Pour un aquarium de 100 litres trois à cinq individus sont amplement
suffisants. Pour des aquariums de 200 à 300 litres il faut entre
8 et 12 exemplaires. Seul inconvénient concernant ces deux espèces
: lors de l’introduction pour la consommation des algues ils doivent être
semi adulte s’ils doivent commencer à consommer les algues (pas
plus de 2 cm). Ils ne les recherchent que durant leur phase juvénile!
S’ils reçoivent ce régime de suite, ils y restent fidèles
jusqu’à leur mort. Par contre s’ils ne la reçoivent pas
durant leur jeunesse, ils ne la rechercheront pas plus tard. Dans la pratique
cela signifie : là où ils ont consommé une fois des
algues filamenteuses il n’y en aura plus, aussi longtemps que les poissons
resteront dans l’aquarium – donc au moins jusqu’à leur décès.
Souvent les algues sont complètement éliminées dans
un tel aquarium, mais il est parfois possible, qu’en l’espace de six mois
après la perte des poissons elles réapparaissent de nouveau.
Dans ce cas il faut de nouveau des juvéniles de cette espèce.
Cela se décide en général au cours des trois premières
semaines après l’introduction des poissons, si cela fonctionne.
Seulement dans 5 à 8 % des cas cela ne fonctionne pas chez les
barbus, chez les cyprinodontidés cela fonctionne toujours. Lors
de l’introduction des poissons il est utile d’éliminer manuellement
une grande partie des algues filamenteuses, afin qu’elles ne se multiplient
pas trop jusqu’au moment où elles sont reconnues comme nourriture.
La diminution de l’offre alimentaire au cours des deux premières
semaines après l’introduction des poissons contribue énormément
à ce que les poissons – à la recherche permanente de nourriture
– trouvent ces algues le plus rapidement possible et les préfèrent
comme nourriture.
En ce qui concerne les algues touffes ou algues pinceaux, peu importe
le nom, les chose sont différentes. Certes il y a des espèces
de crevettes, qui les consomment réellement ; je l’ai vérifié
moi-même. Mais elles mangent si lentement que les algues peuvent
malgré tout poursuivre leur multiplication. Dans un aquarium de
50 litres sans substrat et avec une seule Anubias barteri var. nana avec
peu de feuilles et pleine d’algues pinceaux 15 crevettes ont néanmoins
nécessité plusieurs semaines pour maîtriser les algues.
Dans un bac atteint par cette espèce d’algues ces animaux ne sont
en aucune façon suffisants, d’autant qu’ils courent le danger d’être
consommés par des poissons plus grands. J’ai testé 60 exemplaires
du Crossocheilus latius ayant la même utilité. Je n’ai eu
aucun résultat positif. C’est pourquoi j’ai développé
personnellement un produit contre cette espèce d’algues, lequel
est absorbé par cette algue ayant sa mort comme conséquence.
Comme il ne contient pas de « substance tueuse » mais une
substance nutritive qui ne mène à la mort de l’algue qu’en
excédent, cela nécessite entre 8 et 10 semaines avec un
ajout hebdomadaire jusqu’à ce que l’algue ait totalement disparu.
Ce traitement s’appelle « help » et doit être ajouté
encore quatre semaines après la disparition de l’algue de manière
à détruire les spores restantes qui pourraient encore germer.
L’avantage de ce produit réside dans le fait qu’il constitue un
fortifiant particulièrement pour les Cryptocoryne et les Hygrophila
ainsi que pour les Echinodorus, la mousse de Java et particulièrement
toutes les plantes à feuilles rouges. Et cela de telle manière
à ce qu’un aquarium bien planté avec des Cryptocoryne nécessite
un dosage supplémentaire deux fois plus rapidement que la normale
parce qu’il est absorbé trop vite par les plantes, pour qu’il en
reste assez pour les algues. La croissance des Cryptocoryne augmente et
au cas où elles tombent malades (feuilles visqueuses se décomposant),
elle retrouvent rapidement la santé. Ainsi cette algue agaçante
devient un véritable gain pour l’aquarium lors de son traitement.
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Bac
de l’auteur ayant plus de 30 années sans réfection Photo: J.-J. Eckert |
Un effet intéressant, connu depuis longtemps par la médecine traditionnelle et désigné comme loi homéopathique, peut être prouvé par ce traitement. Le fondement homéopathique mentionne qu’une substance ou une combinaison de substances chimiques, qui influence de quelque manière que cela soit la santé, peut justement empêcher ces dommages de santé ou ces agents pathogènes avec des dilution adaptées (souvent plusieurs millions de fois) dont ils font apparaître les symptômes sous une forme concentrée et par là toxique. Si on utilise « help » uniquement en demi dose ou même en quart de dose, les algues commencent à pousser plus vite que les plantes. Ce phénomène fait son apparition parce qu’il contient une substance nutritive pour les deux – pour les algues comme pour les autres plantes -, mais que la limite supérieure de la concentration de cette substance est nettement inférieure chez les algue que chez les autres plantes, raison pour laquelle - dosé selon la prescription – il a un effet stimulant pour les plantes au sens homéopathique, tandis qu’il inhibe la croissance des algues jusqu’à leur disparition.
Algues „barbues‘‘
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Algue
barbue sur feuilles de Cryptocoryne B. Wallach |
Une autre algue tout aussi affreuse, noirâtre s’appelle algue ,,barbue“.
Elle fait partie des algues rouges (Compsopogon) et aime se fixer
aux feuilles. Ce faisant elle préfère visiblement des genres
bien précis de feuilles. Avec prédilection et en priorité,
elle colonise toutes les espèces et formes du genre Hygrophila,
comme H. polysperma, sur ses feuilles étroites, H. corymbosa
sous toutes ses formes mais aussi la forme à feuilles étroites
avec ses feuilles de 10 cm de longueur et seulement 5 mm de largeur ;
mais aussi Hygrophila difformis qui fait également partie
des Acanthacés. Sont aussi préférés les genres
Alternanthera et Vallisneria. Avant qu’elles ne soient toutes
atteintes, nous ne les trouvons presque pas sur d’autres plantes. Seulement
dans le cas d’une forte contamination elles poussent alors sur d’autres
plantes.
Les filaments sont épais, verts et frisés, désordonnés
et ramifiés. L’aspect fait penser à la paille de fer utilisée
dans le passé pour poncer les parquets. Le filament individuel
est charnu, plusieurs fois recourbé et ramifié de couleur
noirâtre ou vert noirâtre à gris, ressemblant du verre
fumé. Cette algue peut parfois être maîtrisée
par les poissons et certes par ceux auxquels on en pense même pas
puisque du reste ils n’ont pas besoin ou ne consomment pas d’algues ni
de plantes comme nourriture, comme par exemple les Barbus de Sumatra.
En général je ne connais pas de poisson capable de freiner
cette espèce d’algue à long terme. Mais je connais deux
groupes de substances qui peuvent l’endommager et la détruire.
La première fait partie des composés ammoniacaux quaternaires,
qui ont un effet létal sur l’algue en l’espace de quelques heures,
mais qui n’est pas sans risque pour les poissons. Je l’ai utilisé
au fil du temps avec succès et sans dommages jusqu’à ce
que j’ai trouvé un nouveau traitement qui ne nuit pas aux poissons
qui stimule même les discus pour la ponte. Cependant cela nécessite
huit jours pour tuer les algues. Dans les deux cas les algues noirâtres
deviennent d’abord rougeâtres, puis blanchâtres avant de se
décomposer. Je vends ce moyen plus supportable sous le nom de „minus
2". Il s’appelle „minus 2’’ parce qu’il permet d’éliminer
deux espèces d’algues des aquariums, soit l’algue visqueuse et
cette algue barbue.
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Algue touffe verte - C. Kasselmann |
Algue touffe verte
Et parce qu’il serait dommage d’arrêter maintenant cet article la
nature a encore imaginé une autre espèce d’algue qui est
vraiment à l’aise dans nos bacs : l’algue touffe verte. Elle n’est
certes pas aussi pénible car elle s’établit rarement sur
des plantes vivantes, mais elle est capable de recouvrir facilement l’intégralité
du sol. Elle est plus grande que l’espèce brun noir et peut atteindre
jusqu’à 4 cm. Comme elle pousse à partir d’un point unique
mais qui n’a pas besoin d’être fixé, elle ressemble souvent
à des étoiles vert clair. Le milieu dans lequel elle pousse
convient aux plantes. Elle ne crée pas de dommage. Pour celui qui
veut néanmoins s’en débarrasser et ne veut pas d’abord essayer
toutes sortes de poissons consommatrices d’algues, je vais conseiller
deux espèces, auxquelles on peut faire confiance. La première,
plus rapide pour cela, est le poisson queue de voile, une espèce
de poisson rouge, qui réussit aussi dans un aquarium d’eau chaude
supportant jusqu’à 26° C. Deux ou trois de ces poissons nécessitent
deux à trois semaines pour nettoyer le sol légèrement
recouvert par l’algue dans un bac de 300 litres.
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Crossocheilus
(syn. Epalzeorhynchos) siamensis B. Wallach |
L’autre espèce nécessite un peu plus de temps, et il vaut
mieux, en acquérir cinq à six exemplaires car il n’est pas
aussi efficace. Il s’agit de Crossocheilus (synonyme Epalzeorhynchos)
siamensis.
Conclusion
A l’aide de toutes ces données le lecteur reste seul à
décider si les algues constituent un problème ou pas. Vraiment
intéressante est certainement l’effet écologique qui localement
peut rapidement dévier de l’effet global et créer des conditions
qui peuvent à nouveau nettement modifier l’effet global pour ne
pas dire le détériorer. Plus il y a de facteurs qui y deviennent
actifs d’autant plus confuse sera la diversité des possibilités,
mais d’autant plus stable et moins facilement modifiable sera l’équilibre
(des bacs âgés sont rarement atteints par des algues en suspension).
Un aperçu satisfaisant des conditions permet d’obtenir un résultat
important avec un minimum de modifications. Il me reste encore à
ajouter quelque chose à cette affirmation concernant le thème
des algues visqueuses ou algues bleues : dans le cas de bacs très
anciens, qui de plus bénéficient de rares changements d’eau
– peut-être tous les six mois, l’azote fixé au carbone non
mesurable peut être si important dans tout l’aquarium (donc pas
seulement localement) que des algues visqueuses se forment presque simultanément
partout, dont l’extension commence souvent dans la zone du courant du
filtre. En présence d’un milieu stable équilibré
pour algues visqueuses, il est nécessaire pour combattre les algues,
d’effectuer deux à trois changements d’eau presque complets espacé
chacun de sept jours.
Une condition essentielle pour le traitement des algues est une bonne
croissance des plantes. Je ne l’ai certes pas écrit littéralement
mais il en découle que les algues comme les plantes supérieures
nécessitent certaines substances favorisant leur croissance. Si
les plantes en bonne santé en ont besoin pour leur croissance,
elles restent détenues pour les algues, aussi longtemps qu’elles
ne sont pas localement présentes, comme décrit dans le cas
de l’apparition des algues visqueuses. Parce que les algues sont également
des plantes, leur réussite dans l’aquarium est encore toujours
meilleure que des plantes supérieures poussant trop peu ou ne poussant
pas assez bien. Mais au cas où la croissance des plantes est devenu
un problème, il faut d’abord résoudre ce problème.
Mais cela sera pour une autre fois.
Littérature
Riehl, R. & Baensch, H.A. Aquarienatlas en 3 volumes et plusieurs
éditions. - Mergus Verlag, Melle
Avec l’aimable autorisation de Christel Kasselmann pour Aqua Planta et
de l’auteur Peter Schneider. Adaptation: J.-J. Eckert
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Bac de l’auteur - Photos J.-J. Eckert |