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Les serpents vénimeux.
Le jeu en vaut-il la chandelle ?

Par Jean-Claude RINGWALD

Parmi les phobies humaines, les reptiles occupent sans doute la première place. Le serpent en détient toutefois la palme. Toutes les créatures rampantes sont d'ailleurs par les profanes mises dans le même sac, à tel point que l'on ne compte plus le nombre de pauvres lézards apodes (tels que le Scheltopusik ou l'Orvet) qui sont sacrifiés sur l'autel de la peur et de la bêtise.

La crainte du serpent provient essentiellement du fait qu'un certain nombre d'espèces sont dotées d'une arme terrible : le Venin. Celui-ci n'est pas l'apanage des serpents puisque d'autres vertébrés peuvent infliger des morsures venimeuses : certaines musaraignes, et trois lézards ( Heloderma horridum horridum du Mexique et son parent des U.S.A., Heloderma horridum suspectum et enfin une dernière espèce très rare vivant au nord de l'île de Bornéo, Lanthanotus borneensis ). Malgré cette arme redoutable, dans leur milieu naturel les serpents ne tuent que pour se nourrir ou lorsqu'ils se sentent menacés. La "criminalité ophidienne" ne touche en fait que 35 à 40 mille personnes par an dans le monde entier dont près des trois quarts en Asie du sud-est. Ce chiffre semble énorme, mais en fait, il est faible par rapport aux autres formes de mort accidentelle, en particulier lorsqu'on voit ce qui se passe sur les routes des pays civilisés. De plus, il serait beaucoup plus faible si les habitants des pays où sévit particulièrement ce danger, ne se promenaient pas pieds nus et si les soins adéquats en cas de morsure étaient effectués plus rapidement. Le rapport entre les morsures et les décès consécutifs est d'ailleurs marquant selon les pays : Cinq morts pour mille en France, près de dix pour mille aux USA, et près de cinquante pour mille en Asie du sud-est. Ces chiffres pris sur l'ensemble des populations ne doivent pas pour autant faire sous-estimer le danger encouru par les individus eux-mêmes, en particulier lorsqu'il s'agit d'animaux venimeux maintenus en captivité.

Sur les 2700 espèces de serpents répertoriés dans le monde, environ 450 sont venimeuses. Seules les espèces appartenant aux familles suivantes sont vraiment dangereuses : Elapidés, Hydrophidés et Vipéridés. Les Colubridés ont également des représentants venimeux, mais parmi ceux-ci seules quelques espèces sont dotées de venins mortels. L'appareil venimeux est composé de glandes spécifiques (en fait, il s'agit de glandes salivaires qui se sont modifiées avec l'évolution des espèces) et des dents. La structure de la dentition et des glandes venimeuses est variable selon les espèces.

1. Les serpents Aglyphes.
On appelle serpents Aglyphes les espèces dont la dentition n'est pas prévue pour canaliser le venin. En général, chez ces animaux les dents sont toutes de la même taille, sauf chez quelques espèces dont l'alimentation est relativement spécialisée et dont les dents de l'avant peuvent être plus longues, tel que chez les Boas et Pythons arboricoles. Ceux-ci ont besoin de ce prolongement pour pouvoir agripper correctement les oiseaux dont ils se nourrissent. La plupart des serpents aglyphes ne sont pas venimeux, mais certaines espèces de Colubridés possèdent dans la partie postérieure des glandes labiales une structure distincte appelée glande de Duvernoy. Cette glande est capable de sécréter un liquide de nature protidique qui est toxique chez certaines Couleuvres. Les dents ne possédant pas de sillons et n'étant pas reliées à la glande, le venin est simplement mélangé à la salive lors de l'ingestion des proies.

2. Les serpents Opistoglyphes.
La présence de la glande de Duvernoy est souvent accompagnée de celle de dents plus longues situées à la partie postérieure des maxillaires. Ces dents présentent souvent ne gouttière située sur leur partie externe qui facilite l'écoulement du venin. C'est cette disposition des dents à l'arrière des maxillaires qui caractérise les serpents Opistoglyphes. L'appareil venimeux situé au fond de la mâchoire fait qu'en règle générale on considère ces ophidiens comme inoffensifs. Toutefois certains Colubridés possèdent un venin particulièrement toxique et foudroyant qui peut entraîner la mort en quelques minutes. En France par exemple, la Couleuvre de Montpellier peut provoquer, dans certains cas de morsure profonde, des blessures aux conséquences graves, en particulier lorsqu'il s'agit de spécimens adultes de grande taille.

3. Les serpents Protéroglyphes.
Les serpents protéroglyphes possèdent des crochets venimeux fixes munis d'un sillon ou de plusieurs sillons par lequel s'écoule le venin et qui sont directement reliés aux glandes à venin. Ce système est caractéristique aux Elapidés (Cobras, serpents corail, Bungares, etc.) et aux Hydrophidés (serpents marins). Chez certaines espèces, les bords des sillons se rejoignent presque de telle sorte qu'ils forment un véritable canal. En principe ces crochets sont situés à l'avant du maxillaire. Certaines espèces (tel que le Cobra cracheur)ont développé un système de canalisation qui permet de projeter leur venin à une certaine distance. Les serpents protéroglyphes ont la plupart du temps un venin très toxique à action rapide.

4. Les serpents Solénoglyphes.
De tous les appareils venimeux, le système solénoglyphe est bien le plus perfectionné : Deux grands crochets longs et pointus, basculants et canalicules sont reliés directement aux glandes à venin. Des crochets, à différents stades de formation, sont placés en réserve dans le maxillaire, et remplacent immédiatement une dent cassée ou usée. Les crochets peuvent chez la Vipère du Gabon (Bitis gabonica) de moins de deux mètres dépasser quatre centimètres de long ce qui est près du triple par rapport aux crochets d'un Cobra royal (Ophiophagus hannah). Ce système est caractéristique aux Vipéridés et aux Crotalidés. Le poison est violent et son action est plus ou moins rapide.

5. Les Venins.
Les venins sont particulièrement complexes et leur action sur l'organisme des mammifères est variable. Ils contiennent des enzymes, des protéines, des glycoprotéines, des lipides, divers sels minéraux et plus de 50% d'eau. La liste des principaux organes qui peuvent être affectés par les différents venins est d'ailleurs édifiante :
A Effets neurotoxiques sur le système nerveux, le cerveau et la moelle épinière B Paralysie du système respiratoire.
C Action coagulante sur le sang
D Altération des vaisseaux sanguins provocants des hémorragies
E Action anticoagulante
F Destruction des globules rouges
G Action sur le cœur, baisse de la tension artérielle
H Salivation intense pouvant provoquer un étouffement
I Altération des cellules, des tissus et même d'organes (reins, etc.)
J Œdèmes (provoquent un étouffement si la morsure est faite sur le visage ou le cou)
K Nécroses

Par le passé on déterminait les types de venins en fonction de deux types de symptômes : Action soit sur le système sanguin, soit sur le système nerveux. Dans les grandes lignes, c'est effectivement le cas, toutefois le mécanisme n'est pas aussi simple. Ainsi un venin qui perturbe le système sanguin provoque souvent des troubles nerveux et inversement ; il peut être à la fois anticoagulant et coagulant, ce qui ne simplifie pas les soins des personnes mordues. Le moins que l'on puisse dire est que les venins de serpents sont des Cocktails très toxiques. Pour donner un aperçu des principaux effets du venin en fonction des serpents, il conviendra de se référer au tableau précédent. Les symptômes peuvent à l'intérieur d'une même famille varier d'une espèce à l'autre.

ELAPIDES Cobras, Mambas, Bungares, serpents corail etc A - B - G - I - K
HYDROPHIDES Serpents marins A - B - I
VIPERIDES Vipères, Bitis, Causus C - D - E - F - J - K
CROTALIDES Serpents à sonnettes, mocassins etc. A - B - D - K
COLUBRIDES Boomslang, Thelotornis B - D - G - H

La toxicité du venin est variable d'une famille à l'autre. Les travaux de H. A. REID cernent parfaitement la question : "15 gouttes de venin de vipère sont mortelles pour l'humain alors qu'il ne faut que 3 gouttes de venin de cobra. Le venin du serpent marin compte parmi les plus toxiques puisqu'une goutte suffit pour tuer cinq hommes". Il semble qu'en règle générale le venin des Solénoglyphes nécessite des doses plus importantes que celui des Protéroglyphes. Toutefois cette apparente différence peut être compensée par une injection de venin plus profonde due à une plus grande perfection de l'appareil venimeux. On a également pu noter chez de nombreuses espèces, que le venin des juvéniles est souvent beaucoup plus toxique que celui des adultes : chez le jeune mamba vert il est six fois supérieures. Sur l'homme la toxicité d'un venin peut varier d'un individu à l'autre (poids, âge, état de santé etc.). Il ne faut pas non plus se leurrer sur le compte des "couleuvres inoffensives". En laboratoire, des essais ont démontré que des couleuvres aglyphes telles que Natrix piscator et Ptyas mucosus possèdent un venin pour le moins efficace, du moins en ce qui concerne les souris : des injections sous-cutanées contenant des extraits des glandes de ces serpents provoquaient leur mort en moins de trente minutes...

En fait le rôle du venin ne se résume pas seulement à la défense ou à tuer des proies, il a également une action stimulante sur la digestion. Des expériences en laboratoire ont démontré que celle- ci durait deux à trois fois plus longtemps lorsque la proie était ingérée en l'absence de venin.

6. Les morsures.
La quantité de venin injectée peut être variable selon le type de morsure. En général lorsqu'un serpent mord pour se défendre, il ne libère qu'une faible quantité de venin. Cependant lorsque l'animal est anormalement excité, il peut envoyer la pleine dose de ses glandes. Cela arrive par exemple lors des tournois d'exhibition de crotales aux USA ou encore aux petits prétentieux qui manipulent inconsidérément leurs animaux de terrarium pour épater l'assistance. Enfin lorsqu'un serpent est affamé ou trop peu agile face à son adversaire, il lui arrive de faire saisie, c'est-à-dire de ne pas le lâcher, et d'exécuter des mouvements masticatoires afin d'injecter du venin en profondeur et en masse jusqu'à la mort complète de la proie. Les morsures de serpents peuvent également rater, soit parce que ses crochets sont cassés, soit parce qu'il n'assure pas une bonne prise ou encore en raison d'un fonctionnement inefficace de l'appareil inoculateur. Dans plus de la moitié des cas de morsure, les victimes ne présentent que peu ou pas d'envenimation. C'est ce qui explique qu'en Asie du sud-est seulement cinquante à soixante personnes sur mille décèdent suite aux morsures de serpent, cela malgré des soins tardifs voire inefficaces. Enfin il faut signaler un dernier point important: Une personne allergique aux venins d'animaux pourra décéder en cas de morsure de serpent, même si le venin de l'espèce concernée n'est généralement pas dangereux pour l'humain.

7. Soins en cas de morsures.
La priorité en cas de morsure est de ne pas paniquer car le stress risque d'aggraver, voire d'accélérer l'action du venin. Dites-vous bien que les abeilles et les guêpes tuent plus que les serpents. Si la morsure a eu lieu dans la nature, il est préférable de repérer le serpent et de le tuer pour l'emmener avec vous à l'hôpital . Une parfaite identification permettra de choisir le sérum le plus approprié et surtout d'éviter toute injection inutile, si le serpent est inoffensif. Dans l'attente d'une injection de sérum il est souhaitable de commencer certains soins préliminaires :
-Si la blessure est située sur un membre on pourra poser un garrot entre la blessure et le cœur. Pour éviter toute sclérose, il est important d'ouvrir le garrot toutes les dix minutes pendant une minute.
-Nettoyer la plaie en évitant les mouvements qui faciliteraient la circulation du poison.
-Contrairement à certaines croyances, l'incision jusqu'au sang n'est pas conseillée. La succion de la plaie généralement inefficace peut même être dangereuse pour le secouriste s'il a des blessures dans la paroi buccale. Selon l'avis des spécialistes les pompes à venin sont des gadgets inutiles. Cependant cette méthode peut être un petit palliatif si l'on ne peut espérer recevoir des soins dans un délai raisonnable (environ 1 heure) et si la morsure se situe sur le tronc ou sur la tête.
-Si cela est possible, appliquez des glaçons ou un linge glacé sur la blessure afin de ralentir le processus d'empoisonnement.
-Evitez de boire de l'alcool.
-Si possible faites-vous transporter et restez tant que vous le pouvez au repos. Si vous devez vous déplacer, faites le calmement et évitez de courir. -L'injection de sérum devra se faire sous contrôle médical car le remède est souvent pire que le mal à cause des réactions allergiques au sérum (en fait l'allergie se fait surtout par rapport aux protéines du cheval qui sert à la préparation des anticorps). En raison de cela évitez donc l'auto médication. Si vous possédez des serpents venimeux chez vous, il est recommandé d'acquérir le sérum et de le remettre au centre hospitalier le plus proche. -Dans le temps, une morsure au visage par un Crotalidé ou un Vipéridé entraînait inéluctablement la mort. Un nouveau traitement à l'héparine de calcium qui a été inauguré en France permet, s'il est appliqué dans un délai relativement bref, de sauver la personne mordue. Il est particulièrement conseillé lorsque la personne mordue est allergique au sérum.

8. Les Sérums antivenimeux.
Lorsqu'un homme est mordu par un serpent venimeux, il se forme dans son sang des anticorps pour combattre les protéines étrangères. Si la dose de venin est faible, la personne mordue pourra l'éliminer par elle-même à l'aide de ses anticorps. Ces derniers peuvent cependant ne plus suffire lorsqu'il s'agit d'un venin particulièrement violent ou si la quantité de poison est trop importante. Il est alors particulièrement recommandé d'administrer un sérum antivenimeux qui pourra sauver la vie du blessé si le traitement est appliqué très rapidement. Comme nous l'avons vu précédemment, la variété des venins est très grande et d'une famille à l'autre, voire d'une espèce à l'autre, les composants du venin peuvent être différents. Il existe deux types de sérums : les monovalents (qui n'agissent que sur un venin bien précis) et les polyvalents qui agissent sur plusieurs venins (en général pour des espèces de serpents qui vivent dans une même aire géographique).
Pour fabriquer les sérums, on injecte à un cheval (à intervalles réguliers) des doses de plus en plus importantes de venin afin qu'il produise les anticorps correspondants. On filtre ensuite le sérum prélève sur le cheval afin d'éliminer le plus possible de protéines pour éviter tant que possible les réactions allergiques.

TABLEAU DES SERUMS EN FONCTION DES PRINCIPALES ESPECES DE SERPENTS IMPORTEES OU CONSERVEES.

AFRIQUE

NOM SCIENTIFIQUE NOM COMMUN SERUM APPLICABLE
Bitis lachesis (arietans) Vipère heurtante Sérum antivenimeux Bitis-Echis-Naja Pasteur
Bitis gabonica Vipère du Gabon Sérum antivenimeux Bitis-Echis-Naja Pasteur
Bitis nasicornis Vipère cornue Sérum Behringwerke Zentral-Afr
Cerastes sp. Cérastes Sérum Behringwerke Nord Afrika
Dendroaspis viridis Mamba vert Sérum antivenimeux Dendroaspis Pasteur
Dendroaspis polylepis Mamba noir Sérum antivenimeux Dendroaspis Pasteur
Dispholidus sp. Boomslang Monovalent Boomslang Antivenum
Echis carinatus Echide carénée Sérum antivenimeux Bitis-Echis-Naja Pasteur
Naja haje Cobra égyptien Sérum antivenimeux Bitis-Echis-Naja Pasteur
Naja melanoleuca Cobra noir et blanc Sérum antivenimeux Bitis-Echis-Naja Pasteur
Naja nigricolis Cobra à cou noir Sérum antivenimeux Bitis-Echis-Naja Pasteur


AMERIQUE DU NORD

NOM SCIENTIFIQUE NOM COMMUN SERUM APPLICABLE
Agkistrodon bilineatus Mocassin du mexicain North & South American Antisnakebite Serum
Agkistrodon contortrix Tête cuivrée " Wyeth Laboratories Philadelphia USA
Agkistrodon piscivorus Mocassin d'eau
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Crotalus sp. Serpent à sonnettes
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AMERIQUE DU SUD

NOM SCIENTIFIQUE NOM COMMUN SERUM APPLICABLE
Bothrops sp. Fer de lance Pas de sérum connu
Crotalus durissus Cascabel Anticrotalico Instituto Butantan Sao Paulo
Micrurus sp. Serpent corail Anticrotalico Instituto Butantan Sao Paulo

 

ASIE DU SUD EST

NOM SCIENTIFIQUE NOM COMMUN SERUM APPLICABLE
Bungarus fasciatus Bungare annelé Banded Krait Antivenum
Echis carinatus Echide carénée Sérum antivenimeux Bitis-Echis-Naja Pasteur
Naja naja Cobra indien Schlangengift Serum Behringwerke AG Marburg
Ophiophagus hannah Cobra royal Schlangengift Serum Behringwerke AG Marburg

 

EUROPE

NOM SCIENTIFIQUE NOM COMMUN SERUM APPLICABLE
Vipera ammodytes Vipère unicorne Institut Pasteur Sérum Europe
Vipera aspis Vipère aspic Institut Pasteur Sérum Europe
Vipera berus Vipère péliade Institut Pasteur Sérum Europe

 

Grâce à l'amélioration régulière des sérums ce tableau subit des changements réguliers, nous vous conseillons donc d'en suivre l'évolution auprès des instituts concernés.

9. Maintenance en terrarium des serpents venimeux.
Dans leur ensemble on respectera les conditions d'installation d'un terrarium classique (décor, température, hygrométrie, etc.). Toutefois étant donné l'aspect dangereux des animaux, il conviendra de respecter certains critères de sécurité. Prenons comme exemple le Mamba vert, espèce arboricole, qui fait partie des espèces des plus venimeuses et que l'on retrouve néanmoins fréquemment dans des lots d'importation. Mettre un tel serpent dans un terrarium dont on respectera la végétation arborescente relève de la folie pure. Se sentant à l'aise dans un biotope totalement familier, lors de la moindre intrusion dans le terrarium, ce serpent n'hésitera pas à frapper, alors que le terrariophile, trompé par la verdure n'arrivera pas à le surveiller correctement. On maintiendra donc ce serpent dans un terrarium garni simplement de deux ou trois branches (et tant pis pour le plaisir d'admirer un beau terrarium). Cette remarque s'applique bien entendu à toutes les espèces arboricoles et venimeuses (Trimeresus, Bothrops, etc.). Le problème est plus simple à traiter avec les espèces terrestres. Quelques blocs de pierre suffiront à dénoter le biotope. On sera particulièrement sur ses gardes avec les serpents sabulaires, dans la mesure ou un substrat sablonneux est impératif pour le bien être de ces animaux, mais leur permet aussi de bien se camoufler. En règle générale il est préférable de renoncer à toute plantation lorsqu'on conserve des serpents venimeux. Lorsqu'on planifie la réalisation d'un terrarium pour serpents venimeux, il faudra s'assurer d'une construction robuste. Il conviendra de la placer sur un support stable et solide. Toutes les ouvertures, que ce soient des vitres coulissantes, des couvercles ou encore des portières devront être munies de serrures de sécurité. Il est également conseillé de concevoir le terrarium avec deux compartiments séparés par une glissière. On pourra alors nettoyer alternativement l'une ou l'autre partie en toute sécurité. Etant donné le danger que représentent les serpents venimeux, le ou les terrariums devront impérativement être placés dans un local qui ne sera accessible qu'à la personne qui s'en occupe et bien entendu toujours fermé à clef. A mon humble avis, la conservation de serpents venimeux ne se justifie que dans un but de recherche. La maintenance de ces animaux dans un appartement relève d'une irresponsabilité totale. On n'ose imaginer les conséquences d'un serpent venimeux en vadrouille dans un immeuble de dix étages. S'occuper de ce genre de reptiles demande une grande part de responsabilité envers l'animal, bien sûr, mais également envers soi même et surtout le voisinage. Les fanfarons (hélas ces gens-là existent ) qui exhibent devant des amis en quête de frissons des vipères ou des crotales pour se mettre en valeur n'ont en fait leur place que dans un asile d'aliénés. Lorsque l'on aime les serpents, je pense que l'on peut porter son choix sur une espèce non venimeuse. Le choix est grand puisqu'il peut se faire sur les cinq sixièmes des variétés ophidiennes.