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Les éponges dans l'aquarium récifal

par Peter WILKENS - Adaptation J; SCHNUGG
Les éponges figurent parmi les plus fascinants Invertébrés. Jusqu'au début du dernier siècle les scientifiques nommaient " animaux plantes ", Zoophytes, tous les êtres vivants qu'ils ne savaient pas identifier exactement comme animaux ou comme plantes, en y incluant en plus des éponges, les Anthozoaires, de nombreux Hydrozoaires, Bryozoaires et autres. Actuellement nous savons que la tribu des éponges Porifera se compte parmi les plus primitifs êtres vivants pluricellulaires et que c'est par elle que commence pratiquement le sous-règne des Métazoaires.

Divers Invertébrés affectionnant les zones sciaphiles ont été réunis dans une des grottes d'un aquarium récifal. Un très joli contraste est créé par un corail orange Dendrophyllia sp, un corail mou, Dendronephthya divaricata et un corail encroûtant bleu Haliclona madrepora. Photo : P. Wilkens

Dans cet article je ne veux pas rentrer dans les détails de la structure morphologique des éponges, cela dépasserait son cadre. Il me semble plus important de présenter ici quelques espèces qui se sont confirmées chez moi comme très durables et de bonne conservation en aquarium marin. Malgré leur organisation primitive, presque toutes les éponges sont considérées comme difficiles à conserver en aquarium. Mais cela provient principalement d'une manipulation inadéquate lors de la capture, du transport et de l'introduction dans l'aquarium.
La plupart de ces espèces magnifiquement colorées ne supporte pas d'être exposé à l'air libre, ne fut-ce qu'un court instant. Le fin système de pores et de canaux des éponges d'organisation supérieure se remplit alors d'air qui ne peut plus être éliminé. Le résultat est que ces animaux pourrissent ensuite de l'intérieur. L'amateur qui a l'occasion de se procurer des éponges, par exemple des espèces méditerranéennes, devra donc absolument veiller à ce qu'elles restent constamment sous l'eau. De nos jours les collecteurs professionnels d'espèces tropicales ont suffisamment d'expériences pour les manipuler et expédier de manière à ce qu'elles arrivent à destination en parfait état. Si les Importateurs, revendeurs et aquariophiles veillent à leur tour de ne pas les sortir de l'eau, il s'avère que beaucoup d'espèces sont très durables. Ainsi que c'est le cas pour de nombreux animaux et plantes, le système zoologique n'est pas clarifié définitivement. Dans ce qui suit le veux m'en tenir à ce que l'ai appris il y a des années en tant qu'étudiant en biologie.
L'ordre des éponges calcaires Calcarea ou Calospongia, souvent considéré comme classe. ne contient pas d'espèces intéressantes pour l'aquariophilie. Dans certains aquariums marins on constate de temps en temps un développement massif de l'une ou l'autre espèce. Par exemple dans des bacs où les algues prolifèrent, surtout des algues vertes filamenteuses du genre Derbesia, on observe parfois le développement réticulé d'enlacements de tubes blancs branchus. Ce sont des éponges calcaires Leucosolenia bothryodes ou Clathrina conacea Dans ces bacs on peut également observer le développement des délicates éponges calcaires Sycon ciliatum, S. raphanus, ou S. coronatum. Elles prolifèrent surtout si on distribue beaucoup de viande de moules, de sorte que l'eau est organiquement très chargée.
La grande masse des éponges multicolores et décoratives est groupée dans la classe des Demospongiae Deux ordres, Tetraxonida ou Tetractinellida, ainsi que Cornacuspongida ou Keratosa, offrent des représentants intéressants pour l'aquanophilie. Dans le premier ordre nous trouvons principalement des éponges d'apparence massive, dotées d'un système de canaux très compliqué. Les éléments du squelette sont constitués par des aiguilles siliciques à quatre axes. Suberites ficus est le représentant européen le plus connu de cet ordre. Il est de forme longitudinale, compacte, se touche comme du velours, de couleur orange plus ou moins prononcée, et le plus souvent fixé sur une coquille habitée par un Bernard l'hermite. Chez cette espèce l'oscule (orifice par lequel l'animal rejette l'eau usée) surélevé, légèrement cônique, est bien visible. Les fins pores inhalants ne se distinguent qu'à l'aide d'une loupe. Suberites fiscus ainsi que son parent Suberites domuncula se conservent très bien en aquarium.
Il en est de même pour les éponges appartenant aux genres Tethya et Tethyopsilla, appelées également " oranges de mer" qui sont en forme de boule et de couleur rouge-jaunâtre. Après les tempêtes on les trouve dans l'eau peu profonde et leur acclimatation dans l'aquarium se fait vite et sans problème si elles sont placées à un endroit sombre.
J'ai également obtenu de bons résultats avec l'éponge géante Geodya gigas (muelleri). C'est une espèce de couleur gris-blanc à jaune clair qui est fréquente en Méditerranée et dans l'Atlantique où on la trouve sous des rochers à des endroits recevant peu de lumière. Son enveloppe feutrée est souvent colonisée par des Serpedae, Bryozoares ou de minuscules Ascidies.
Celle qu'on appelle rognon de mer, Chondrosia reniformis, est également très durable en aquarium. Cette éponge forme une masse compacte ayant l'apparence d'un rein de couleur beige. Celte espèce n'a pas de spicules, au toucher elle est toujours visqueuse. Dans mon aquarium j'ai pu observer d'Intéressants changements de couleurs chez Chondrosia reniformis. Ainsi, après avoir distribué durant plusieurs semaines des algues planctoniques d'eau douce, cette éponge pris peu à peu une couleur vert foncé. D'autres exemplaires ont viré au rouge durant le temps où l'expérimentais avec un mélange de nourriture à laquelle j'avais ajouté de la poudre de paprika.
En cassant ce que l'on appelle des " pierres vivantes" en provenance de la Méditerranée ou de mers tropicales, on découvre toujours aux endroits des cassures un fin filet de colonies d'éponges verdâtres à jaune-or. Elles appartiennent au genre Cliona et sont présentes dans presque tous les grands coquillages. Les éponges Cliona figurent avec les espèces du genre Echinodyction parmi les plus importants destructeurs de récifs. Pratiquement chaque bloc de corail est colonisé à sa base par des Cliona. Même en aquarium leur présence se manifeste si le décor est constitué par des pierres vivantes. Au bout de quelques années ces roches, initialement assez solides, se brisent en petits fragments vermoulus si on les empoigne fermement.

1. Une autre grotte de cet aquarium héberge une belle "orange de mer" (Tethyopsilla stewarti) et une "éponge vase" Dasychalina cyanthina. A l'avant plan une Étoile de mer inoffensive : Fromia elegans. Photo P Wilkens
2. L'éponge encroùtante HalIichondria incrustans se conserve très bien en aquarium marin. Elle n'est pas sensible aux algues, ainsi qu'en témoignent les restes de la "Salade de mer" Ulva que l'on voit sur la colonie
3 La croissance de l'éponge Clathria coralloïdes est excellente si elle se trouve â un emplacement sombre. Un fort brassage de l'eau active la croissance en forme de corail
4. Si on réussit a obtenir des exemplaires intacts, les éponges Desmacidon de l'Indo-Pacifique peuvent être très durables
5. Les éponges Craterispongia sont très durables si elles ne présentent aucune blessure. Elles sont reguliérement importées de Sri Lanka (Ceylan) et ont la forme de coupes ou gobelets
Photos: J. Teton

Les plus bizarres colonies d'éponges se rencontrent dans l'ordre des Cornacuspongides. Chez les éponges cornes, les cèratoses, le squelette est composé d'une substance fibreuse, la spongine ; chez les monaxones il est renforcé par des spicules de carbonate de calcium à 1 axe. Parmi les cératoses, l'espèce Euspongia officinalis, notre éponge de toilette, est la plus connue. Elle apparait en plusieurs sous-espèces dans toutes les mers tempérées. Euspongia officinalis se conserve très bien en aquarium, son proche parent Hippospongia communis (Éponge commune) encore davantage. Introduites en aquarium, les deux espèces poursuivent leur croissance. Ainsi, en partant d'une colonie de 10 cm de diamètre j'ai obtenu en l'espace de deux ans des masses compactes en forme de boules ayant 25 cm de diamètre. Une éponge actuellement importée fréquemment de Sri Lanka (Ceylan) se conserve très bien en aquarium. Il s'agit de Craterispongia. Elle est de couleur orange à jaune clair.
Quelques espèces monaxones sont très durables. Ce sont surtout les éponges encroûtantes des genres Halliclona et Halichondria dont la croissance se poursuit très bien en aquarium. Leur réaction à une rapide exposition à l'air libre n'est pas tellement néfaste. Halichondria incrustans vit dans toutes les mers tempérées. Je l'ai trouvée dans la Méditerranée, dans les récifs de l'île Maurice (Indo-Pacifique), dans le Golfe du Siam et d'Indonésie. L'espèce forme des croûtes visqueuses. lisses, de couleur jaune-rougeàtre. d'une hauteur de 1 à 8 cm. Parfois elle produit des appendices branchus. Halichondria incrustans (synonyme Myxilla incrustans) croit souvent sur un sol rugueux, sable de corail, mais également sur des rochers, entre les algues. Cette éponge figure parmi les plus durables. Halichondria symbiotica est un parent originaire des Tropiques. Elle est le plus souvent de couleur jaune à jaune-vert et abrite des algues symbiotiques dans son tissu, telles qu'on les connais de nombreux Anthozoaires ou de Tridacna, et qui sont appelées Zooxanthelles. Ces dernières se multiplient également sous fort éclairage, de sorte que ces éponges croissent en pleine lumière alors que la plupart de leurs parents vivent dans des zones peu éclairées. Halichondria paruca avec ses nombreux oscules coniques surélevés, forme une masse compacte ressemblant à un pain. Selon l'origine, elle est très largement répandue. Elle peut être beige clair, jaune à brun foncé, plus rarement carmin.
J'ai également obtenu de bons résultats avec deux éponges encroûtantes du genre Haliclona. il s'agit de Haliclona permollis et H madrepora. La première forme, peu de temps après son introduction dans l'aquarium, des croûtes ressemblant à des galettes de couleur violet à bleu-lavande. La seconde se présente comme masse bosselée avec de nombreux pores inhalants bien visibles et quelques oscules légèrement surélevés. Haliclona permollis est originaire de l'Est du Pacifique, elle est principalement importée du Golfe de Californie. Haliclona madrepora nous parvient principalement de l'Indonésie, Sri lanka et de l'île Maurice. Lotrochota purpurea est une magnifique éponge durable. Elle forme d'épaisses croutes avec des bosses de couleur carmin et de grands
oscules. Sa couleur est rouge à rouge-vin.
Les résultats obtenus avec celles appelées éponges cornes, du genre Axinella, diffèren. On trouve ces éponges principalement dans la Méditerranée et dans la mer des Caraibes. Selon mes observations ces éponges branchues se conservent bien si on a eu grand soin à ne lamais les exposer à l'air libre. Les espèces en provenance des Caraibes se conservent mieux dans l'aquanum chauffé que leurs parents méditerranéens qui pourrissent rapidement à des températures supérieures à 20° C. Par contre on n'a pas de problèmes avec les représentants du genre Clathria, et c'est surtout l'espèce Clathria coralloides qui se développe parfaitement en aquarium. Clathria senala et C. spongodes, qui sont importées de Singapour sous forme de croûtes jaune clair, se conservent très bien. Il en est de même pour des colonies intactes (sans aucune blessure) des genres Desmacidon et Hymedesmia originaires de l'Indo-Pacifique.
0e temps à autre le commerce propose des espèces originaires de la mer des Caraibes si riche en éponges multicolores, souvent de grande taille et qui se conservent très bien en aquarium. J'ai obtenu de bons résultats avec les espèces des genres Dasychalina et Agelas. Le genre Agelas se trouve dans l'Indo-Pacifique tropical, comme d'ailleurs de nombreuses éponges qui dépendent certes de la température. mais sont cosmopolites
Je voudrais terminer la présentation de quelques éponges qui se prêtent bien pour être conservées en aquarium, pour en venir aux soins à leur prodiguer.
Dans leur milieu naturel on rencontre ces colonies d'animaux multicolores et bizarres à des emplacements sombres, dans des grottes ou à de grandes profondeurs. En ce qui concerne l'environnement, elles ont à souffrir de la concurrence des algues marines qui ont facilement tendance à les envahir, les isolant ainsi progressivement de leur source alimentaire.
Certes, cela n'est pas valable pour toutes les espèces car certaines vivent aussi en pleine lumière, surtout dans la mer des Caraibes. Mais il est conseillé de placer les espèces pouvant se conserver en aquarium à des endroits sombres. Les éponges produisent un courant d'eau par le battement des flagelles des cellules à collerette (choanocytes) et la font passer par le fin système de pores et de canaux. Leur nourriture, composée des plus fins tissus organiques, de minuscules algues planctoniques et probablement aussi de microbes et autres animalcules mono - et pluricellulaires, est donc filtrée de l'eau. Dans l'aquarium elles affectionnent, comme dans la nature, un courant d'eau moyen à fort que l'amateur peut créer à l'aide d'une pompe du genre Turbelle. Celles qui habitent les grottes sont très sensibles à la sédimentation par de fines substances troublantes anorganiques
D'autres espèces, vivant sur un fond d'éboulis ou même vaseux, telles par exemple les espèces des genres Tethya, Suberites, Pseudosuberites, Geodya. Euspongia et Hippospongia supportent sans inconvénients les substances minérales qui se déposent. On devrait cependant nettoyer de temps en temps toutes les éponges qui se trouvent dans l'aquarium. J'emploie à cet effet un long tube en plastique d'un diamètre d'environ 1 cm auquel le fixe un tuyau d'une longueur de 50 cm. J'aspire un peu d'eau de mer que je souffle ensuite fortement au-dessus des colonies d'éponges. Trois à quatre lois par an je nettoie l'eau de mon aquarium récifal à l'aide d'un filtre à Diatomées, en " rinçant, " à cette occasion les éponges. De cette manière j'ai très bien pu maintenir en vie, au cours des dernières années, plusieurs colonies d'eponges.
Vu que mon aquarium contient de nombreux animaux fleurs, uniquement des espèces sessiles qui sont nourries de fin plancton de remplacement, j'assure toujours un parfait écumage qui débarrasse ultérieurement l'eau des résidus organiques dissous. Cela m'a permis de constater que cette eau parfaitement nettoyée est également bénéfique pour les éponges. contrairement à ce que l'on pense habituellement.
Grâce aux substances nutritives appropriées proposées par le commerce, l'alimentation des éponges ne pose actuellement plus de problèmes. En plus des substances commercialisées, par ex. Liquifry Marin, Mikrozell et Liquizell, je distribue du printemps à l'automne complémentairement des algues planctoniques. Je cultive ces dernières dans des récipients de 4 à 5 litres, posés devant la fenêtre et sur le balcon, contenant de la vieille eau de mer prélevée dans l'aquarium. Afin que les algues prolifèrent, j'introduis de temps à autre une moule fraiche ouverte. Sous bon éclairage, surtout insolation directe, Il se développe d'innombrables algues unicellulaires, le plus souvent des Dinophyceae et Bacillanophyceae, durant l'été surtout de grandes quantités de Silicoflagellinae et Coccolithinae de la classe des Chrysophyceae, qui sont très importantes pour les éponges.
Chaque semaine je verse environ 300 ml de ce bouillon nutritif dans mon aquarium-récif de 500 I. Selon la saison ce bouillon a une couleur brunâtre, jaunâtre, vert clair ou vert foncé. Une à deux fois par semaine je dilue dans un peu d'eau de mer un morceau de levure fraiche de la grosseur d'un petit pois, c'est également une excellente nourriture. De plus, les éponges profitent largement du plancton de remplacement que je distribue à mes coraux cornes de cerf, coraux cuir, coraux pierres, ainsi qu'aux anémones encroûtantes. Ce plancton de remplacement est composé de divers flocons pour poissons d'ornement, viande de moules, viande de crustacés et viande de poissons lyophilisées, le tout réduit en poudre et dilué dans un peu d'eau de mer. Je vitaminise ces substances deux à trois fois par semaine à l'aide d'une combinaison de vitamines soluble à l'eau, vendue par le commerce.
Les éponges ont également leurs prédateurs, bien qu'elles ne représentent pas une nourriture substantielle. Aux Caraibes ce sont principalement les grands Poissons-anges, par ex. Pomacanthus paru,. P arcuatus, Angelichthys ciliaris. A. Isabelita, Holacanthus tricolor, qui mangent des éponges. Il ne faut donc jamais faire cohabiter ces espèces avec des éponges, par contre je n'ai jamais pu observer que leurs parents de l'Indo-Pacifique mangeaient les éponges présentes dans l'aquarium. Parmi les Invertébrés ce sont principalement certains grands Mollusques (Cypraeidae par ex.) ainsi que des Nudibranches (par ex. du genre Peltodoris) qui sont dangereux pour les éponges.
D'autres ennemis des éponges se trouvent parmi les Echinodermes. Les Oursins de la famille des Cidandae dévorent en très peu de temps toutes les éponges des espèces énumérées dans cet article. S'ils manquent d'algues, les Oursins-diadème (Diatematidae) dévorent égarement les éponges. Selon les observations faites en aquarium, Echinothrix calamaria et son parent E. diadema préfèrent même des éponges aux algues ou à d'autres nourritures animales. Il est remarquable que ce sont deux espèces d'Oursins qui habitent l'eau profonde. Les espèces qui vivent dans des eaux peu profondes, par ex. Paracentrolus lividus ou les espèces du genre Echinometra dédaignent les éponges.
Il est recommandé de faire cohabiter en aquarium les éponges avec d'autres filtreurs et planctonophages. Chez moi elles vivent en compagnie d'Alcyonaires, Gorgones, Coraux et Zoanthaires. Les Sabelles et les Spirographes, ainsi que divers Coquillages et Ascidies, se prêtent bien pour cohabiter avec les éponges. Du point de vue Poissons, je donne la préférence aux petits Pomacentridae, Pseudochromis, Gobiidae et Eleotridae. Je possède également des Crevettes, des Étoiles de mer des genres Echinaster, Fromia et Linckia (elles sont microphages), des Ophiures, et comme excellents dévoreurs de restes, diverses Concombres de mer des genres Stichopus el Holothuria.
Dans le système de grottes et de cavernes de mon aquarium récifal les éponges multicolores offrent toujours un charmant contraste aux autres Invertébrés. En réalité, vu leurs emplacements, je ne profite pas tellement de leurs magnifiques couleurs, mais je suis toujours enthousiasmé par ces étranges " animaux plantes ", lorsque je les observe à la lueur d'une lampe de poche.